• Corneille<o:p></o:p>

    Dédicace<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    « étrange monstre » « comédie imparfaite »

    è La cause : la tragi-comédie ;

    Le savoir-vivre du XVII° siècle et la fausse modestie

    <o:p> </o:p>

    Le monstre est le côté hybride de la pièce è la tragicomédie qui est un mélange des genres è et l’innovation dont aucune pièce de tragicomédie n’est aussi brillante

    <o:p> </o:p>

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    L’illusion comique

    Acte V Scène 3  
    Corneille<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)             Introduction<o:p></o:p>

    1)  Situation<o:p></o:p>

    A)   Les contextes<o:p></o:p>

    a)    Historique et politique<o:p></o:p>

    Nous sommes pendant la seconde moitié du XVII° siècle, sous le « roi soleil » et la monarchie absolue de droit divin de Louis XIV où le règne est long. C’est une période de grandeur et de gloire en alternance avec des situations difficiles (taxes) qui peuvent affaiblir le royaume. Le symbole de Versailles domine.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)    Social et culturel<o:p></o:p>

    C’est une société inégalitaire : d’une part les nobles et le clergé et d’autres part le peuple (artisans et paysans). La vie culturelle existe dans les grandes villes à travers les salons, la vie de château et les cafés. La vie à la cour est le carrefour des idées qui sont mis en avant par les beaux esprits. Il y a une floraison dans les différents domaines (classicisme).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)     Littéraire<o:p></o:p>

    Le classicisme est un mouvement du XVII° siècle dont les chefs de file sont Racine, Boileau, Molière et La fontaine. Il est caractérisé par le thème de la centralisation autour du roi Louis XIV, de la mesure, la bienséance et des valeurs morales. Le classicisme suit des règles (règles des trois unités), les auteurs veulent imiter les latins et grecs qui sont des modèles universels de clarté et de raison. Pourquoi la morale est omniprésente ? Dans différentes cultures on a souvent eu la même vision de l’artiste dans trois périodes :<o:p></o:p>

    -        V° siècle avant JC (Périclès et Athènes)<o:p></o:p>

    -        I° siècle après JC (Rome et Auguste 1er empereur)<o:p></o:p>

    -        XVII° siècle (Louis XIV)<o:p></o:p>

    L’artiste n’est pas là seulement pour créer quelque chose de divertissant ou de beau, il doit chercher à travers son œuvre l’universalité et l’éternité (intéresse n’importe qui et n’importe quand et traite de thèmes universels et utilise une langue sobre, claire et pure ; l’auteur s’efface de son œuvre) Les règles permettent la perfection de l’œuvre et donc la grandeur de l’Homme crée l’humanisme et s’élève par la pensée et la parole. Le seul grand thème éternel et universel est la morale au niveau de l’Homme (étymologie de morale è mos, moris = règle, loi, coutume). Tous les écrivains du XVII sont des moralistes (d’argumentation directe ou indirecte è morale sur la société, humaniste ou sur l’honnête homme)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B)   Biographie de l’auteur <o:p></o:p>

    Pierre Corneille, poète et dramaturge français né à Rouen le 06 juin 1606 et décédé à Paris le 1er octobre 1684.

    <o:p> </o:p>

    Fils de la haute bourgeoisie de robe, Pierre Corneille fait de brillantes études chez les Jésuites et exerce la charge d'avocat général à la table de marbre du Palais pendant vingt ans. Il se fait d'abord connaître et apprécier grâce à ses comédies telles Mélite en 1628. Il est ensuite remarqué par Richelieu qui lui verse une pension. Cette association s'achève avec Le cid qui vaut à Corneille la gloire nationale et inaugure une série de chefs-d'œuvre. Si Corneille a été plus tard délaissé au profit de son rival Racine, et qu'il mourut dans l'indifférence et le plus grand dénuement, il est aujourd'hui considéré comme le fondateur du théâtre classique français. Ses œuvres au style oratoire et limpide rassemblent des personnages héroïques exceptionnels confrontés à des situations tout aussi exceptionnelles. C'est parce que Corneille croyait en la responsabilité de l'homme que ses personnages ne sont jamais submergés par la passion mais guidés par leur raison.

    C)   L’œuvre<o:p></o:p>

    Année 1635 è quand Corneille écrit  cette pièce, juste avant « Le Ciel » qui lui approuvera la gloire totale.

    Ce n’est pas sa 1ère pièce, elle est un succès.

    Corneille, dramaturge tragique est en fait au début de sa vie un comique.

    Il écrira plus de 20 pièces après L’illusion comique.

    Il est dans l’écriture de la tragicomédie è plait énormément, et cette pièce est le meilleur exemple du genre dans le théâtre français.

    Le Cid : moitié tragi-comédie moitié classique è pièce charnière.

    Titre : « illusion » renvoie à toute la théorie du mouvement baroque.

    « Comique » différent de drôle, plaisant ; ici originel è théâtral (comos en grec è masque de théâtre).

    L’illusion comique est une pièce argumentative (pièce à thèse).

    La structure de cette pièce est complexe car corneille veut montrer la capacité extraordinaire du théâtre avec la perfection de l’illusion

    Mais elle est aussi complexe à cause de la structure de la pièce et de l’emboitement à trois niveaux de cette pièce

    Nous avons ici à faire à une tragicomédie : c’est un pièce qui mélange les genres, les pièces è proche de l’esthétique baroque. La pièce est marquée par la fantaisie et par les choix des personnages.

    Cependant le discours est brillant, très dynamique : on jongle avec les mots (un personnage est beau parleur). De plus la poésie est présente avec le merveilleux et Alcandre ou encore l’épique et matamore è le mélange de registres est une des particularités et des richesses de cette pièce.

    Ce n’est pas une pièce classique, elle est comparable à un monstre à cause de la diversité du théâtre qui fait l’éloge des possibilités théâtrale et du mélange des genres

    <o:p> </o:p>

    D)   L’extrait<o:p></o:p>

    Cette scène appartient au troisième degré de lecture de la structure de l’œuvre. Les personnages jouent un passage de tragédie. Clindor joue le rôle d’un ami d’un prince dont il a séduit l’épouse. Or Clindor est marié à Isabelle è Isabelle reproche à Clindor de la tromper.

    Le père voyant son fils n’imagine pas qu’il joue un rôle (séducteur, beau parleur, mauvaise foi, éloquence) mais ça pourrait être sa vraie vie en aspect théorique mais c’est un plaidoyer qui est contestable sur le fond. C’est très décevant pour le père mais il ne sait pas le subterfuge théâtral : désespoir du père de retrouver un fils aussi mauvais. Primadant comme le public est amené à se dire que Clindor n’a finalement pas changé, grâce à la capacité de la magie d’illusion du théâtre qui a été très bien mis en pratique. Clindor est mort mais à la scène suivant il se relève et on apprend le subterfuge car ils comptent tous ensemble la recette du spectacle.

    Le rideau se relève, pensant voir les funérailles de son fils, il voit à la place Clindor et Isabelle amoureux. C’était un jeu de rôle écrit et qui n’était pas la vraie vie è Primadant est rassuré et Alcandre fait l’éloge du théâtre. L’illusion théâtrale est à mettre au service du bien et du monde.

    <o:p> </o:p>

    2)  La lecture<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  Intérêt général du texte<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    4)  Problématique / plan<o:p></o:p>

    - Un plaidoyer habile dans la forme pour défendre et attaquer

    - Un plaidoyer contestable sur le fond qui montre les failles du raisonnement de Clindor

    - Un plaidoyer inquiétant qui débouche sur une situation de tragédie pure

    <o:p> </o:p>

    II)          Écriture <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

         I.         Un plaidoyer habile dans la forme pour défendre et attaquer<o:p></o:p>

    A)  De la défense<o:p></o:p>

    Clindor rejette les griefs d’Isabelle. Il les balaie ensuite un par un. Elle a tout abandonné pour le suivre ? Elle ne faisait en réalité qu’obéir à ses propres désirs. Il ne l’a pas contrainte à s’enfuir avec lui. En quittant sa famille, elle est devenue aussi pauvre que lui ; ce n’est donc pas par intérêt qu’il l’a épousée. Il ne lui doit donc rien.

    <o:p> </o:p>

    B)  À l’attaque<o:p></o:p>

    En bon avocat, Clindor retourne ensuite les accusations contre Isabelle. Il se fait à son tour procureur, comme l’indiquent les impératifs.

    Son réquisitoire se déroule en deux temps. Clindor s’étonne d’abord qu’Isabelle puisse se plaindre. N’a-t-elle pas, depuis qu’il est devenu le favori du prince, tout ce dont elle rêvait : fortune, honneur et considération ? Et ne se comporte-t-il pas en mari attentif et prévenant ? Clindor se lance ensuite dans une satire contre les femmes en général qui en dépit des bons traitements qu’on leur réserve, considèrent comme un crime impardonnable la moindre brèche à la fois conjugale.

    <o:p> </o:p>

      II.         Un plaidoyer contestable sur le fond qui montre les failles du raisonnement de Clindor<o:p></o:p>

    A)  Amour et amour de soi<o:p></o:p>

    Clindor assimile la passion amoureuse à une simple satisfaction d’amour-propre. À l’entendre, l’amour n’est que la recherche de son propre plaisir. On aime moins l’autre qu’on s’aime soi à travers l’autre.

    Clindor développe ainsi une conception égoïste de la passion amoureuse, en contradiction avec l’expérience que Clindor a vécue dans sa prison.

    <o:p> </o:p>

    B)  Des excuses faciles<o:p></o:p>

    Il se donne en outre le beau rôle à peu de frais. En quoi ses prévenances envers Isabelle justifient-elle son adultère ? La dénonciation de la psychologie féminine est un argument simpliste qui tend à le disculper, en reportant la faute non sur son auteur mais sur la victime qui aurait l’humeur bizarre de s’en plaindre. C’est pour le moins paradoxal. Pour soutenir cette thèse, Clindor est d’ailleurs contraint d’exagérer ses propos. Pour une femme, dit-il, une infidélité.

    L’outrance du discours le disqualifie. Aussi la comparaison mythologique finale est-elle plus ridicule que tragique.

    <o:p> </o:p>

    III.         Un plaidoyer inquiétant qui débouche sur une situation de tragédie pure<o:p></o:p>

    A)  Un jeu d’échos<o:p></o:p>

    Les propos que tiennent Clindor à Isabelle rappellent ceux qu’il tenait à Lise quand il lui disait ne courir qu’après la fortune et qu’il ne pouvait en conséquence l’pousser parce qu’elle était trop pauvre.

    Face à Lise, il justifiait son cynisme par sa misère ; face à Isabelle, il justifie son infidélité par sa richesse. Pour être opposés, les deux arguments n’en finissent pas moins par n’en faire qu’un seul : Clindor place l’argent au-dessus de la sincérité amoureuse

    <o:p> </o:p>

    B)  Vers un dénouement tragique<o:p></o:p>

    Aussi Primadant et les spectateurs sont-ils amenés à conclure que Clindor, malgré l’épreuve de la prison, n’a pas foncièrement changé et qu’il reproduit les mêmes erreurs que par le passé. Son plaidoyer apparaît dans ces conditions comme l’annonce de sa rupture définitive avec Isabelle.

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    III)        Conclusion<o:p></o:p>

    La tirade est tout entière placée sous le signe du paradoxe : l’accusé s’y fait accusateur pour mieux justifier l’injustifiable ; et la rupture prévisible … ne se produira pas. Ce n’est en effet qu’à la fin de la pièce de Primadant ‘et le spectateur avec lui) découvrira qu’il ne s’agissait que d’une illusion, Clindor ne faisant ici qu’interpréter un rôle tragique. Le mirage aura parfaitement fonctionné.


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  • L’illusion comique

    Acte IV Scène 7  
    Corneille<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)             Introduction<o:p></o:p>

    1)  Situation<o:p></o:p>

    A)   Les contextes<o:p></o:p>

    a)    Historique et politique<o:p></o:p>

    Nous sommes pendant la seconde moitié du XVII° siècle, sous le « roi soleil » et la monarchie absolue de droit divin de Louis XIV où le règne est long. C’est une période de grandeur et de gloire en alternance avec des situations difficiles (taxes) qui peuvent affaiblir le royaume. Le symbole de Versailles domine.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)    Social et culturel<o:p></o:p>

    C’est une société inégalitaire : d’une part les nobles et le clergé et d’autres part le peuple (artisans et paysans). La vie culturelle existe dans les grandes villes à travers les salons, la vie de château et les cafés. La vie à la cour est le carrefour des idées qui sont mis en avant par les beaux esprits. Il y a une floraison dans les différents domaines (classicisme).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)     Littéraire<o:p></o:p>

    Le classicisme est un mouvement du XVII° siècle dont les chefs de file sont Racine, Boileau, Molière et La fontaine. Il est caractérisé par le thème de la centralisation autour du roi Louis XIV, de la mesure, la bienséance et des valeurs morales. Le classicisme suit des règles (règles des trois unités), les auteurs veulent imiter les latins et grecs qui sont des modèles universels de clarté et de raison. Pourquoi la morale est omniprésente ? Dans différentes cultures on a souvent eu la même vision de l’artiste dans trois périodes :<o:p></o:p>

    -        V° siècle avant JC (Périclès et Athènes)<o:p></o:p>

    -        I° siècle après JC (Rome et Auguste 1er empereur)<o:p></o:p>

    -        XVII° siècle (Louis XIV)<o:p></o:p>

    L’artiste n’est pas là seulement pour créer quelque chose de divertissant ou de beau, il doit chercher à travers son œuvre l’universalité et l’éternité (intéresse n’importe qui et n’importe quand et traite de thèmes universels et utilise une langue sobre, claire et pure ; l’auteur s’efface de son œuvre) Les règles permettent la perfection de l’œuvre et donc la grandeur de l’Homme crée l’humanisme et s’élève par la pensée et la parole. Le seul grand thème éternel et universel est la morale au niveau de l’Homme (étymologie de morale è mos, moris = règle, loi, coutume). Tous les écrivains du XVII sont des moralistes (d’argumentation directe ou indirecte è morale sur la société, humaniste ou sur l’honnête homme)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B)   Biographie de l’auteur <o:p></o:p>

    Pierre Corneille, poète et dramaturge français né à Rouen le 06 juin 1606 et décédé à Paris le 1er octobre 1684.

    <o:p> </o:p>

    Fils de la haute bourgeoisie de robe, Pierre Corneille fait de brillantes études chez les Jésuites et exerce la charge d'avocat général à la table de marbre du Palais pendant vingt ans. Il se fait d'abord connaître et apprécier grâce à ses comédies telles Mélite en 1628. Il est ensuite remarqué par Richelieu qui lui verse une pension. Cette association s'achève avec Le cid qui vaut à Corneille la gloire nationale et inaugure une série de chefs-d'œuvre. Si Corneille a été plus tard délaissé au profit de son rival Racine, et qu'il mourut dans l'indifférence et le plus grand dénuement, il est aujourd'hui considéré comme le fondateur du théâtre classique français. Ses œuvres au style oratoire et limpide rassemblent des personnages héroïques exceptionnels confrontés à des situations tout aussi exceptionnelles. C'est parce que Corneille croyait en la responsabilité de l'homme que ses personnages ne sont jamais submergés par la passion mais guidés par leur raison.

    C)   L’œuvre<o:p></o:p>

    Année 1635 è quand Corneille écrit  cette pièce, juste avant « Le Ciel » qui lui approuvera la gloire totale.

    Ce n’est pas sa 1ère pièce, elle est un succès.

    Corneille, dramaturge tragique est en fait au début de sa vie un comique.

    Il écrira plus de 20 pièces après L’illusion comique.

    Il est dans l’écriture de la tragicomédie è plait énormément, et cette pièce est le meilleur exemple du genre dans le théâtre français.

    Le Cid : moitié tragi-comédie moitié classique è pièce charnière.

    Titre : « illusion » renvoie à toute la théorie du mouvement baroque.

    « Comique » différent de drôle, plaisant ; ici originel è théâtral (comos en grec è masque de théâtre).

    L’illusion comique est une pièce argumentative (pièce à thèse).

    La structure de cette pièce est complexe car corneille veut montrer la capacité extraordinaire du théâtre avec la perfection de l’illusion

    Mais elle est aussi complexe à cause de la structure de la pièce et de l’emboitement à trois niveaux de cette pièce

    Nous avons ici à faire à une tragicomédie : c’est un pièce qui mélange les genres, les pièces è proche de l’esthétique baroque. La pièce est marquée par la fantaisie et par les choix des personnages.

    Cependant le discours est brillant, très dynamique : on jongle avec les mots (un personnage est beau parleur). De plus la poésie est présente avec le merveilleux et Alcandre ou encore l’épique et matamore è le mélange de registres est une des particularités et des richesses de cette pièce.

    Ce n’est pas une pièce classique, elle est comparable à un monstre à cause de la diversité du théâtre qui fait l’éloge des possibilités théâtrale et du mélange des genres

    <o:p> </o:p>

    D)   L’extrait<o:p></o:p>

    Nous sommes à la fin d’un très long monologue, qui est ici un véritable monologue tragique è Clindor vient d’être condamner à mort et il fait donc une introspection dont il ressort grandit. C’est une épreuve de vérité où il exprime la vérité, il n’y a plus de faux semblants. On voit le parcours de Clindor où il a trompé tout le monde et où il progresse moralement. La peur est visible, il avoue son angoisse, sa terreur qui provoque la pitié. La double énonciation fait ressentir le semblant du spectateur.

    Clindor suite à un duel ayant tué son adversaire est envoyé en prison. Le plan d’évasion a été mis en place par Lise pour que Clindor puisse échapper à la mort. Corneille évite que le public tourne vers le tragique. Par l’intrigue et la double énonciation on arrive à un sauvetage d’une mort injuste et non-justifiée è catharsis.

    Clindor est sur le point d’être mis à mort mais ceci sort du cadre de la tragicomédie et va plutôt vers la tragédie et le déploiement du héros.

    L’épreuve est soldée par la mort. Le personnage gagne en grandeur et gagne des qualités profondes qu’il n’avait pas conscience.

    Par la loi il va devoir être tué à son tour, il est seul face à son destin. Ce héros est aussi rempli d’un amour qu’il découvre, son amour pour Isabelle est adouci par son dernier jour en vie.

    Corneille tente un exercice réussi de monologue tragique. Tous les thèmes tragiques accompagnent la maturation du personnage.

    La double énonciation permet au spectateur de connaître l’empêchement de l’exécution de Clindor qui est ému par le désespoir. Corneille incarne donc l’excellence du monologue tragique.

    <o:p> </o:p>

    2)  La lecture<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  Intérêt général du texte<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    4)  Problématique / plan<o:p></o:p>

    - Une situation tragique pour traduire un climat de terreur

    - Le jeu des registres tragique et pathétique pour aller de la terreur à la consolation

    - Un monologue double qui apparaît comme l’épreuve de vérité

    <o:p> </o:p>

    II)          Écriture <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

         I.         Une situation tragique pour traduire un climat de terreur<o:p></o:p>

    A)   Un condamné à mort<o:p></o:p>

    Tout contribue à rendre la situation à Clindor sans issue. L’adverbe demain rappelle l’imminence de son supplice, que rien ne peut empêcher ni retarder : chacun souhaite sa mort et Clindor lui-même juge sa perte certaine. Inéluctable, son châtiment lui apparaît d’autant plus tragique qu’il lui semble injuste. Adraste est ce déloyal qui l’a attaqué en premier. Lui n’a fait que se défendre et on transforme son courage en crime. Deux vers résument le revirement de son sort.

    <o:p> </o:p>

    B)   Une vision de cauchemar<o:p></o:p>

    L’angoisse de Clindor s’accroit du fait qu’il imagine par avance les détails et circonstances de son exécution. Il voit le honteux appareil de l’échafaud ; il a devant les yeux ses bourreaux, les funestes ministres ; il entend déjà la lecture de l’arrêt fatal. Clindor se figure même déjà en train de sortir de prison les fers aux pieds sous les huées de la foule. L’usage constant du présent de l’indicatif actualise ce cauchemar et lui donne une force impressionnante. C’est le but de toute hypotypose.

    <o:p> </o:p>

      II.         Le jeu des registres tragique et pathétique pour aller de la terreur à la consolation<o:p></o:p>

    A)   Un condamné pathétique<o:p></o:p>

    À mesure que la vision de ce cauchemar s’impose à l’esprit de Clindor, l’épouvante le gagne. Le champ lexical de l’effroi s’amplifie. Clindor frémit, est à la torture. Son esprit se trouble, sa raison s’égare. La fréquence des adjectifs qualificatifs évoquant la mort traduit et justifie la permanence de ses terreurs qu’un vers condense.

    Clindor est déjà en train de vivre son exécution.

    <o:p> </o:p>

    B)   L’amour conscient<o:p></o:p>

    L’image d’Isabelle lui apporte toutefois quelque réconfort. Celle-ci joue presque le rôle d’une divinité apaisante. De penser à elle dissipe en effet ses terreurs et rassure son âme, fait s’évanouir son cauchemar. La force de l’amour l’emporte sur la crainte de mourir. Mieux même, l’amour détruit la mort comme le montre cette ultime prière que Clindor adresse à Isabelle : « garde mon souvenir et je croirai revivre ».

    C’est sur ce verbe revivre que s’achève presque le monologue dans un émouvant retournement.

    <o:p> </o:p>

    III.         Un monologue double qui apparaît comme l’épreuve de vérité<o:p></o:p>

    A)   Une prise de conscience<o:p></o:p>

    L’attente redoutée de la mort provoque chez Clindor une véritable conversion morale. Il découvre, en ces heures tragiques qui ne permettent pas de douter de sa sincérité, les sentiments profonds qui l’unissent à Isabelle. Clindor ne se souvient plus de Lise. Il prend conscience de la gravité de l’existence et de l’importance d’une vraie passion. Il cesse d’être le jeune homme insouciant qu’il était auparavant, prêt désormais à supporter quelques rudes assauts que le malheur ivre pourvu qu’Isabelle ne l’oublie pas.

    <o:p> </o:p>

    B)   Une épreuve dramatique<o:p></o:p>

    En ce sens, la condamnation à mort de Clindor remplit une fonction éminemment dramatique. Alors qu’il croit toucher à sa fin, c’est un autre homme qui nait. L’action s’en trouve relancée au moment précis où, à son étonnement, s’ouvre la porte de sa cellule.

    <o:p> </o:p>

    III)        Conclusion<o:p></o:p>

    Ce monologue doit s’apprécier en définitive de deux façons, selon que l’on se met à la place de Clindor ou à celle du spectateur. Pour Clindor, ces instants qui sont censés être les derniers revêtent un caractère tragique. Pour le spectateur qui, lui, est informé des préparatifs de l’évasion, le tragique s’estompe au profit de la pitié qu’il éprouve pour le malheureux. 


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  • L’illusion comique

    Acte III Scène 6  
    Corneille<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)             Introduction<o:p></o:p>

    1)  Situation<o:p></o:p>

    A)   Les contextes<o:p></o:p>

    a)    Historique et politique<o:p></o:p>

    Nous sommes pendant la seconde moitié du XVII° siècle, sous le « roi soleil » et la monarchie absolue de droit divin de Louis XIV où le règne est long. C’est une période de grandeur et de gloire en alternance avec des situations difficiles (taxes) qui peuvent affaiblir le royaume. Le symbole de Versailles domine.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)    Social et culturel<o:p></o:p>

    C’est une société inégalitaire : d’une part les nobles et le clergé et d’autres part le peuple (artisans et paysans). La vie culturelle existe dans les grandes villes à travers les salons, la vie de château et les cafés. La vie à la cour est le carrefour des idées qui sont mis en avant par les beaux esprits. Il y a une floraison dans les différents domaines (classicisme).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)     Littéraire<o:p></o:p>

    Le classicisme est un mouvement du XVII° siècle dont les chefs de file sont Racine, Boileau, Molière et La fontaine. Il est caractérisé par le thème de la centralisation autour du roi Louis XIV, de la mesure, la bienséance et des valeurs morales. Le classicisme suit des règles (règles des trois unités), les auteurs veulent imiter les latins et grecs qui sont des modèles universels de clarté et de raison. Pourquoi la morale est omniprésente ? Dans différentes cultures on a souvent eu la même vision de l’artiste dans trois périodes :<o:p></o:p>

    -        V° siècle avant JC (Périclès et Athènes)<o:p></o:p>

    -        I° siècle après JC (Rome et Auguste 1er empereur)<o:p></o:p>

    -        XVII° siècle (Louis XIV)<o:p></o:p>

    L’artiste n’est pas là seulement pour créer quelque chose de divertissant ou de beau, il doit chercher à travers son œuvre l’universalité et l’éternité (intéresse n’importe qui et n’importe quand et traite de thèmes universels et utilise une langue sobre, claire et pure ; l’auteur s’efface de son œuvre) Les règles permettent la perfection de l’œuvre et donc la grandeur de l’Homme crée l’humanisme et s’élève par la pensée et la parole. Le seul grand thème éternel et universel est la morale au niveau de l’Homme (étymologie de morale è mos, moris = règle, loi, coutume). Tous les écrivains du XVII sont des moralistes (d’argumentation directe ou indirecte è morale sur la société, humaniste ou sur l’honnête homme)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B)   Biographie de l’auteur <o:p></o:p>

    Pierre Corneille, poète et dramaturge français né à Rouen le 06 juin 1606 et décédé à Paris le 1er octobre 1684.

    <o:p> </o:p>

    Fils de la haute bourgeoisie de robe, Pierre Corneille fait de brillantes études chez les Jésuites et exerce la charge d'avocat général à la table de marbre du Palais pendant vingt ans. Il se fait d'abord connaître et apprécier grâce à ses comédies telles Mélite en 1628. Il est ensuite remarqué par Richelieu qui lui verse une pension. Cette association s'achève avec Le cid qui vaut à Corneille la gloire nationale et inaugure une série de chefs-d'œuvre. Si Corneille a été plus tard délaissé au profit de son rival Racine, et qu'il mourut dans l'indifférence et le plus grand dénuement, il est aujourd'hui considéré comme le fondateur du théâtre classique français. Ses œuvres au style oratoire et limpide rassemblent des personnages héroïques exceptionnels confrontés à des situations tout aussi exceptionnelles. C'est parce que Corneille croyait en la responsabilité de l'homme que ses personnages ne sont jamais submergés par la passion mais guidés par leur raison.

    C)   L’œuvre<o:p></o:p>

    Année 1635 è quand Corneille écrit  cette pièce, juste avant « Le Ciel » qui lui approuvera la gloire totale.

    Ce n’est pas sa 1ère pièce, elle est un succès.

    Corneille, dramaturge tragique est en fait au début de sa vie un comique.

    Il écrira plus de 20 pièces après L’illusion comique.

    Il est dans l’écriture de la tragicomédie è plait énormément, et cette pièce est le meilleur exemple du genre dans le théâtre français.

    Le Cid : moitié tragi-comédie moitié classique è pièce charnière.

    Titre : « illusion » renvoie à toute la théorie du mouvement baroque.

    « Comique » différent de drôle, plaisant ; ici originel è théâtral (comos en grec è masque de théâtre).

    L’illusion comique est une pièce argumentative (pièce à thèse).

    La structure de cette pièce est complexe car corneille veut montrer la capacité extraordinaire du théâtre avec la perfection de l’illusion

    Mais elle est aussi complexe à cause de la structure de la pièce et de l’emboitement à trois niveaux de cette pièce

    Nous avons ici à faire à une tragicomédie : c’est un pièce qui mélange les genres, les pièces è proche de l’esthétique baroque. La pièce est marquée par la fantaisie et par les choix des personnages.

    Cependant le discours est brillant, très dynamique : on jongle avec les mots (un personnage est beau parleur). De plus la poésie est présente avec le merveilleux et Alcandre ou encore l’épique et matamore è le mélange de registres est une des particularités et des richesses de cette pièce.

    Ce n’est pas une pièce classique, elle est comparable à un monstre à cause de la diversité du théâtre qui fait l’éloge des possibilités théâtrale et du mélange des genres

    <o:p> </o:p>

    D)   L’extrait<o:p></o:p>

    C’est un passage intéressant car c’est un monologue ; c’est une tolérance dans le théâtre classique car il n’y a pas de vraisemblance. C’est la base même du théâtre classique, il y a plus de monologue dans le baroque car il livre ses secrets même les personnages secondaires comme lyse qui est la servante d’isabelle mais elle a le comportement d’un personnage important, complexe. Elle a l’esprit, la personnalité et l’âme d’une demoiselle et elle aime Clindor mais elle a la colère de celle qui n’est pas reconnu dans son amour. C’est une œuvre baroque qui brouille les codes. Le monologue est marqué par la fierté, l’orgueil et parle comme une haute dame de la tragédie. Le tragique et le pathétique élève son statut social. Cette pièce est originale, étonnante, surprenante. Corneille veut faire explorer sa création : le personnage qui n’est pas dans son personnage marque un manque de vraisemblance, ce monologue est un monologue déterminant en plein milieu de la pièce, la colère et la haine l’emporte. Mais elle va gérer un retournement capital pour l’intrigue. Elle sauvera Clindor et sauvera le couple Clindor/Isabelle è héroïsme et tragédie.

    Elle se développe en gardant sa complicité et fait triompher le bien.

    2)  La lecture<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  Intérêt général du texte<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    4)  Problématique / plan<o:p></o:p>

    - Le champ lexical de la malhonnêteté pour traduire un monologue dramatique

    - Un monologue problématique : comique ou tragique

    <o:p> </o:p>

    II)          Écriture <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I.              Le champ lexical de la malhonnêteté pour traduire un monologue dramatique<o:p></o:p>

    A)   Une menace inquiétante<o:p></o:p>

    Lise passe par trois phases qui structurent son monologue :

    - l’indignation vengeresse que provoque en elle le cynisme de Clindor

    - les circonstances atténuantes que son amour accorde malgré tout à son volage soupirant

    - un regain d’orgueil qui la fait revenir à sa décision première de se venger

    Le monologue s’achève ainsi sur une menace qui, même si elle demeure imprécise, accroit l’intérêt dramatique

    <o:p> </o:p>

    B)   Un monologue-conversation<o:p></o:p>

    Par définition, un monologue laisse entendre une seule voix. Mais si Lise parle seule, il lui arrive de s’adresser à des interlocuteurs, absents ou imaginaires, de sorte que son monologue prend parfois l’aspect d’une fausse conversation.

    Bien qu’il ne soit plus sur scène, Lise interpelle Clindor à plusieurs reprises, comme l’indique le recours au mode impératif. Elle le tutoie même, comme s’il était encore présent.

    Cette pseudo-conversation donne un tour animé et violent aux réflexions et propos de Lise.

     

    II.           L’orgueil blessé de Lise<o:p></o:p>

    A)   La nature de ses reproches à Clindor<o:p></o:p>

    Lise est plus orgueilleuse que jalouse. Ce qui l’indigne n’est pas en effet que Clindor veuille épouser Isabelle, mais qu’il soit déloyal et qu’il s’amuse sans scrupules ni remords de toutes deux. Aussi le champ lexical de la malhonnêteté est-il omniprésent : elle le traite le tour à tour d’ingrat, de perfide et lui reproche de ne songer qu’à tromper.

    Lise condamne les faux-semblants dans lesquels se complait Clindor : il contrefait l’amant, il cherche trop en définitive à ménager ses intérêts. Lise en vient même à se ranger du coté d’Isabelle, dont elle est pourtant la rivale, car Clindor se moque de toutes deux. Ce que Lise reproche à Clindor, c’est injurieuse duplicité.

    <o:p> </o:p>

    B)   Le refus du mépris<o:p></o:p>

    Aussi les excuses que Lise accorde à Clindor ne sont-elles que passagères. Même si elle révèlent chez la jeune femme une lucidité amère quant aux mœurs de son époque, qui privilégie l’argent au détriment de la passion, elles ne résistent pas à un sursaut de fierté.

    <o:p> </o:p>

    III.         Un monologue problématique : comique ou tragique<o:p></o:p>

    A)   Un monologue qui conviendrait à une tragédie<o:p></o:p>

    Ce monologue emprunte beaucoup au registre tragique. Par son thème d’abord : celui de la vengeance. Par son niveau de langue ensuite car ce sont des termes et des expressions qu’il n’est pas rare de trouver dans un tragédie. Lise s’exprime noblement. La forme délibérative renvoie enfin traditionnellement au registre tragique.

    <o:p> </o:p>

    B)   Mais qui soulève une question dans une comédie<o:p></o:p>

    Le statut de la pièce autant que celui de Lise rendent d’autant plus étonnante la présence d’un tel monologue. L’illusion comique est en effet une comédie et Lise n’est qu’une servante. Or le XVII° siècle ne prisait guère le mélange des genres, des fonctions et des conditions. Lise s’exprime comme le ferait une femme bafouée de la noblesse.

    Corneille reconnaitra plus tard qu’elle semble s’élever un peu trop au-dessus du caractère de servante. C’est admettre que sa pièce se soucie peu des règles et des conventions. Comme il le dira lui-même à propos de son texte, c’est un étrange monstre en totale liberté.

    <o:p> </o:p>

    III)        Conclusion<o:p></o:p>

    L’intérêt de ce monologue est donc triple : en faisant planer une menace sur Clindor, il relance l’action ; en dévoilant les motivations profondes de Lise, il révèle un caractères féminin énergique et fier, essentiel pour la suite ; en insérant un registre tragique dans une comédie, il s’invite à s’interroger sur les catégories esthétiques


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  • L’illusion comique

    Acte II Scène 2  
    Corneille<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)             Introduction<o:p></o:p>

    1)  Situation<o:p></o:p>

    A)   Les contextes<o:p></o:p>

    a)    Historique et politique<o:p></o:p>

    Nous sommes pendant la seconde moitié du XVII° siècle, sous le « roi soleil » et la monarchie absolue de droit divin de Louis XIV où le règne est long. C’est une période de grandeur et de gloire en alternance avec des situations difficiles (taxes) qui peuvent affaiblir le royaume. Le symbole de Versailles domine.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)    Social et culturel<o:p></o:p>

    C’est une société inégalitaire : d’une part les nobles et le clergé et d’autres part le peuple (artisans et paysans). La vie culturelle existe dans les grandes villes à travers les salons, la vie de château et les cafés. La vie à la cour est le carrefour des idées qui sont mis en avant par les beaux esprits. Il y a une floraison dans les différents domaines (classicisme).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)     Littéraire<o:p></o:p>

    Le classicisme est un mouvement du XVII° siècle dont les chefs de file sont Racine, Boileau, Molière et La fontaine. Il est caractérisé par le thème de la centralisation autour du roi Louis XIV, de la mesure, la bienséance et des valeurs morales. Le classicisme suit des règles (règles des trois unités), les auteurs veulent imiter les latins et grecs qui sont des modèles universels de clarté et de raison. Pourquoi la morale est omniprésente ? Dans différentes cultures on a souvent eu la même vision de l’artiste dans trois périodes :<o:p></o:p>

    -        V° siècle avant JC (Périclès et Athènes)<o:p></o:p>

    -        I° siècle après JC (Rome et Auguste 1er empereur)<o:p></o:p>

    -        XVII° siècle (Louis XIV)<o:p></o:p>

    L’artiste n’est pas là seulement pour créer quelque chose de divertissant ou de beau, il doit chercher à travers son œuvre l’universalité et l’éternité (intéresse n’importe qui et n’importe quand et traite de thèmes universels et utilise une langue sobre, claire et pure ; l’auteur s’efface de son œuvre) Les règles permettent la perfection de l’œuvre et donc la grandeur de l’Homme crée l’humanisme et s’élève par la pensée et la parole. Le seul grand thème éternel et universel est la morale au niveau de l’Homme (étymologie de morale è mos, moris = règle, loi, coutume). Tous les écrivains du XVII sont des moralistes (d’argumentation directe ou indirecte è morale sur la société, humaniste ou sur l’honnête homme)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B)   Biographie de l’auteur <o:p></o:p>

    Pierre Corneille, poète et dramaturge français né à Rouen le 06 juin 1606 et décédé à Paris le 1er octobre 1684.

    <o:p> </o:p>

    Fils de la haute bourgeoisie de robe, Pierre Corneille fait de brillantes études chez les Jésuites et exerce la charge d'avocat général à la table de marbre du Palais pendant vingt ans. Il se fait d'abord connaître et apprécier grâce à ses comédies telles Mélite en 1628. Il est ensuite remarqué par Richelieu qui lui verse une pension. Cette association s'achève avec Le cid qui vaut à Corneille la gloire nationale et inaugure une série de chefs-d'œuvre. Si Corneille a été plus tard délaissé au profit de son rival Racine, et qu'il mourut dans l'indifférence et le plus grand dénuement, il est aujourd'hui considéré comme le fondateur du théâtre classique français. Ses œuvres au style oratoire et limpide rassemblent des personnages héroïques exceptionnels confrontés à des situations tout aussi exceptionnelles. C'est parce que Corneille croyait en la responsabilité de l'homme que ses personnages ne sont jamais submergés par la passion mais guidés par leur raison.

    C)   L’œuvre<o:p></o:p>

    Année 1635 è quand Corneille écrit  cette pièce, juste avant « Le Ciel » qui lui approuvera la gloire totale.

    Ce n’est pas sa 1ère pièce, elle est un succès.

    Corneille, dramaturge tragique est en fait au début de sa vie un comique.

    Il écrira plus de 20 pièces après L’illusion comique.

    Il est dans l’écriture de la tragicomédie è plait énormément, et cette pièce est le meilleur exemple du genre dans le théâtre français.

    Le Cid : moitié tragi-comédie moitié classique è pièce charnière.

    Titre : « illusion » renvoie à toute la théorie du mouvement baroque.

    « Comique » différent de drôle, plaisant ; ici originel è théâtral (comos en grec è masque de théâtre).

    L’illusion comique est une pièce argumentative (pièce à thèse).

    La structure de cette pièce est complexe car corneille veut montrer la capacité extraordinaire du théâtre avec la perfection de l’illusion

    Mais elle est aussi complexe à cause de la structure de la pièce et de l’emboitement à trois niveaux de cette pièce

    Nous avons ici à faire à une tragicomédie : c’est un pièce qui mélange les genres, les pièces è proche de l’esthétique baroque. La pièce est marquée par la fantaisie et par les choix des personnages.

    Cependant le discours est brillant, très dynamique : on jongle avec les mots (un personnage est beau parleur). De plus la poésie est présente avec le merveilleux et Alcandre ou encore l’épique et matamore è le mélange de registres est une des particularités et des richesses de cette pièce.

    Ce n’est pas une pièce classique, elle est comparable à un monstre à cause de la diversité du théâtre qui fait l’éloge des possibilités théâtrale et du mélange des genres

    <o:p> </o:p>

    D)   L’extrait<o:p></o:p>

    C’est la tirade de matamore qui est un autoportrait d’environ 20 vers. Matamore va se mettre en avant pour se valoriser en partant de l’élément militaire : il n’a pas besoin d’armée pour battre les grands. Matamore est un personnage type espagnol qui est caricatural et ridicule, il prend le surnom de st jacques. C’est un personnage existant depuis l’antiquité grecque, ce n’est pas seulement un faux héros. C’est aussi un faux séducteur qui a deux sortes de conquêtes :

    - Militaires qui sont toutes fausses

    -Amoureuses qui sont aussi fausses mais il se présente comme un don juan

    Matamore est un acteur et son public est Clindor et Isabelle (ils vont dans le sens de matamore) : il donne une certaine vision du théâtre. Mais c’est un anti-acteur, un acteur raté, qui a une identité propre, profonde et personnelle. Il confond cependant sa vraie vie avec le personnage qu’il joue, il devient alors parodique voire ironique.

    Métaphoriquement matamore est l’opposé de Clindor (qui lui fait la différence entre le rôle joué et l’identité de l’homme qui est acteur) è le théâtre est un moyen de progrès morale et de plaisir.

    Matamore incarne les dérives des apparences de la vantardise, c’est un acteur raté qui confond la vraie vie et sa vie rêvé, sa vie fictive. Il a un destin raté et qui ne peut rien apporté aux autres. Les vérités ainsi que les mensonges sont un piège pour lui-même, il conserve ses qualités et ses rêveries de la pièce è c’est un beau parleur qui crée un effet d’illusion

    <o:p> </o:p>

    2)  La lecture<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  Intérêt général du texte<o:p></o:p>

    4)  Problématique / plan<o:p></o:p>

    - Le lexique conventionnel d’un faux héros

    - Ironie et satire pour définir un faux galant homme

    <o:p> </o:p>

    II)          Écriture <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I.              Le lexique conventionnel d’un faux héros<o:p></o:p>

    A)  Un vocabulaire de l’héroïsme<o:p></o:p>

    Matamore prétend valoir à lui tout seul plus qu’une armée. Se proclamant le plus grand chef de guerre de tous les temps, il multiplie les termes du vocabulaire héroïque, en vigueur dans la tragédie ou l’épopée. Il évoque son nom (sa réputation) qui fait trembler tout le monde. Son courage dit-il est invaincu.

    Matamore vient à se dépeindre en dieu de la guerre, tel un second mars. Il affirme commander aux trois pâques et se comparer à Jupiter, dieu suprême de l’olympe, traditionnellement détenteur du foudre et maitre des destins de chacun

    <o:p> </o:p>

    B)  Un héros imaginaire<o:p></o:p>

    Cette apothéose est toutefois fictive et comique par voie de conséquence. Le discours de matamore comporte en effet trop d’exagérations pour être crédible. Comment sa seule réputation pourrait-elle renverser des murailles ?

    Les accumulations créent une impression d’invraisemblance. Chaque vers renchérit sur le précédent.

    Les armes prétendument utilisées se révèlent d’autant plus efficaces qu’elles sont de moins en moins existantes. Après le foudre et le revers de la main, vient un simple souffle. La progression vers l’abstraction suscite évidemment le sourire

    <o:p> </o:p>

    II.           Ironie et satire pour définir un faux galant homme<o:p></o:p>

    A)  L’amour comme alibi de l’inaction<o:p></o:p>

    Indigné contre Clindor coupable, à ses yeux, de le sous-estimer, matamore menace de l’assassiner d’un seul de ses regards. Comme c’est impossible en pratique, il change aussitôt d’humeur et d’attitude. Son amour pour Isabelle prendre aux amis de la jeune fille. Déformation d’un mot d’origine espagnole, l’adjectif qualificatif « veillaque » qui signifie coquin marque ce revirement soudain, renforcé par l’adverbe « toutefois ». Le souvenir d’Isabelle apaise sa colère et lui fait pardonner l’insolence de Clindor. Matamore dissimule en réalité sa peur d’agir. Il ne menace qu’en parole sans jamais passer aux actes.

    <o:p> </o:p>

    B)  Un amoureux ridicule<o:p></o:p>

    De même que son héroïsme, sa passion est aussi fictive que risible. Les contrastes sont trop appuyés pour ne pas être grotesques. Le petit archer qui fait référence à cupidon, est censé chasser la mort logée dans les yeux de Matamore.

    Les vers à tonalité héroïque s’opposent aux vers galants pour provoquer, jusque dans leurs énumérations, le sourire du lecteur.

    Voilà le héros le plus parfait devenir le plus beau et plus charmant des hommes.

    <o:p> </o:p>

    III)        Conclusion<o:p></o:p>

    Cet autoportrait dépeint la double personnalité que Matamore prétend avoir. Il dévoile en réalité les vantardises de l’homme qui en devient comique malgré lui. Matamore ne se soucie pas en effet d’être cru, il lui suffit de croire à ses propres rêves. Ceux-ci ne manquent pourtant pas de cohérence. Dès qu’il se trouve en difficulté ou devant le réel, il change aussitôt de sujet, d’image et de rêve. Matamore peut ainsi conserver la haute estime qu’il a de lui. C’est un fou mais un fou fort habile dans sa folie.


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