• L'art

    Séquence 5 :<o:p></o:p>

    L’art<o:p></o:p>

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    Du latin ars qui est équivalent au grec techné.

    L’art au sens originel désigne l’ensemble des procédés permettant de produire un résultat.

    Depuis le XVIII° siècle l’art désigne la création de choses reconnue belles (cf. beaux-arts).

    Dans l’antiquité Platon se posait la question de l’inspiration de l’artiste. Dans l’ion il affirme : « ce n’est pas par un effet de l’art que les poètes disent tant et de si belles choses […] ais par l’effet d’un grâce divine c’est à dire d’un inspiration »

    « Leur poèmes sont l’œuvre des dieux, les poètes n’étant de leur côtés que les interprètes de ces derniers. »<o:p></o:p>

    L’œuvre d’art est-elle créé ou seulement reçu par l’artiste dans un état de possession divine. L’inspiration de l’artiste sollicite l’imagination, la sensibilité et suppose un certain don.

    À la différence de l’inspiration, la production d’une œuvre peut s’expliquer objectivement, rationnellement par l’étude des techniques artistiques de la psychologie de l’artiste et des mouvements socio-culturels auquel il participe.

    On peut se demander quel rapport l’art entretient-il avec le réel ? Quelle est sa fonction, sert-il à imiter la nature à embellir ou à dénoncer ? Peut-on définir l’art par le seul critère du beau ? Quel est le statut de l’art contemporain ?

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    I)            L’art et le réel<o:p></o:p>

    1)  La question de l’imitation<o:p></o:p>

    L’imitation suppose la reproduction du réel sensible, et la rencontre de la nature et de la subjectivité de l’artiste. Platon a analysé la fonction de l’imitation dans l’art pictural. L’artiste est un illusionniste qui ne peut produire que des simulacres car il nous détourne du monde intelligible. Il ne produit que des images. Il est comparé à un Homme muni d’un miroir qui nous fait voir le reflet de tout ce qui l’entoure. Platon distingue trois modes de production du lit :

    - la production de dieu qui seul a le droit au titre de « créateur naturel »

    - la production du menuisier qui fabrique un objet concret particulier en s’inspirant de l’Idée universelle de l’objet

    - la production du peintre qui reproduit l’image sensible du lit.

    « Il est l’imitateur de ce dont les deux autres sont l’ouvrier »

    à partir de cette hiérarchie l’art pictural se fait comme une imitation éloignée de la nature de trois degrés.

    La critique de la poésie renforce celle de la nature car le poète est soumis à la partie la plus basse et détourne l’homme de la conduite rationnelle (les raisons de Zeuxis).

    Un rapport avec l’art de la persuasion.

    De plus il critique l’art pictural pour des raisons métaphysiques l’irréel des raisons subjectifs il prend le pas sur l’objectif.

    Vers la fin du V° siècle les sculpteurs grecs ne représentaient pas la singularité d’un tel Homme mais de la beauté.

    Art et beauté sont liés.

    L’art doit imiter le plus fidèlement la nature en respectant les proportions.

    Dans le traité de la peinture il affirme que « la peinture la plus digne d’éloges est celle qui a le plus de ressemblances avec ce qu’elle imite »

    La musique est revalorisée car elle reproduit l’image du Beau en soi par l’harmonie des notes par Platon.

    Aristote est plus nuancé que Platon : elle n’est pas condamnable. Dans la poétique il affirme que « c’est par l’imitation [que l’Homme] acquiert ses premières connaissances, c’est par celle que tous éprouve du plaisir » (plaisir cathartique)

    « La tendance à l’imitation est instinctive chez l’Homme et dès l’enfance. Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l’imitation »

    Il définit la tragédie : « l’imitation d’une action élevé et incomplète, d’une certaine étendue […] imitation qui est en faite par des personnages en action et non au moyen d’un écrit et qui suscitant pitié et crainte opère la purgation des émotion »

    La musique révèle le vouloir-vivre.

    Comme le montrera Freud l’artiste est celui qui sait mettre en scène des désirs inconscients en provoquant une émotion.

    Dans l’art se réalise le processus de sublimation, c’est à dire d’élévation, de déplacement de l’énergie pulsionnelle vers des buts à grandes valeurs sociales.

    L’artiste dévoile toujours sa vérité intérieure dans l’œuvre.

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    2)  La quête du vrai<o:p></o:p>

    Pour Hegel l’art n’a pas pour but d’imiter la réalité mais de révéler l’esprit. L’art imitatif est limité dans ses moyens, il est vain, présomptueux :

    « Il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir c’est une caricature de la vie »<o:p></o:p>

    « L’art n’a pas d’autres missions que celle d’offrir à la perception sensible le Vrai dans sa totalité »

    La quête de l’absolu se réalise tout d’abord à travers la médiation de l’art.

    L’art est la révélation de l’absolu sous sa forme intuitive mais l’artiste n’exprime la vérité qu’à travers une œuvre particulière, sensible, concrète.

    C’est pourquoi l’art doit être dépassé par la Religion qui introduit le recueillent comme attitude de l’art.

    Or l’intériorité qui caractérise la conscience religieuse peut être dépassé par la Philosophie qui nous fait prendre conscience de l’absolu au moyen du concept.

    Hegel définit la philosophie comme « la pensée libre qu’est la forme la plus pure du savoir »

    Hegel a dressé une classification des beaux-arts à travers l’Histoire :

    - l’art symbolique (préhistoire de l’art) : l’architecture (c’est une éloge des égyptiens) est l’art de la démesure qui manifeste de la finitude humaine et de l’immoralité divine. Elle a une dimension énigmatique.

    - l’art classique : la sculpture (grecque) où il y a un accord optimal du sensible et du spirituel

    - l’art romantique comprend la peinture qui attire l’attention sur l’intériorité et les sentiments ; la musique « pour que l’intérieur puisse se manifester en tant qu’intériorité subjective les matériaux correspondant […] ne doivent pas être de nature permanente ; la dans est un art rythmique, intemporel et harmonie avec le corps » ; la poésie « l’art universel […] le véritable art de l’esprit, la poésie fait la synthèse de l’intériorité de la peinture et de la subjectivité de la musique »

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    II)         Qu’est ce que le beau<o:p></o:p>

    1)  Le beau dans l’art et dans la nature<o:p></o:p>

    Pour Hegel le beau artistique « est supérieur au beau naturel parce qu’il est un produit de l’esprit »

    Kant évoque le beau dans la nature « la nature donne ses règles à l’art par l’intermédiaire du génie »

    Le génie pour Kant est inné il se définit par la talent de produire des œuvres originales dont on ne peut donner de règles déterminées. Le génie n’est pas le résultat d’un apprentissage : « c’est une disposition innée de l’esprit et plus précisément la capacité de créer des idées au moyen de l’imagination » « Grâce à l’imagination le poète ose donner une forme sensible aux idées de la raison »

    Or comme le montre Nietzsche le génie se développe par un travail acharné, l’artiste est comme un bâtisseur.

    Pour Kant « l’art est une production par liberté […] qui place la raison au fondement de ces actions »

    L’art se distingue de la nature, il relève du faire tandis que la nature relève de l’agir qui est instinctif. De plus l’art se distingue de la science comme le pouvoir se distingue du savoir, et la technique de la théorie.

    De plus l’art se distingue de l’artisanat car l’art est libéral tandis que l’artisanat est un « art mercantile » (à la recherche du profit).

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    2)  Le gout : le sens esthétique<o:p></o:p>

    Le gout se distingue de l’entendement et de la raison (l’entendement constitue le vrai), tandis que la raison pratique constitue le bien et le gout constitue le beau, donc le jugement de gout se distingue selon Kant du jugement de connaissance. La beauté est subjective elle est un sentiment que j’éprouve devant l’objet.

    De plus le beau se distingue de l’agréable et du bon.

    L’agréable est lié à un plaisir purement sensible (relatif au sens) « ce qui plait aux sens dans la sensation » le beau « est l’objet d’un jugement de gout désintéressé » (indépendant de tout intérêt sensible). De plus le beau se distingue du bon car le bon peut être synonyme d’utile ou devoir moral.

    Le bon relève d’un intérêt rationnel

    C’est pourquoi Kant affirme : « chacun appelle agréable ce qu’il lui fait plaisir, bon se qu’il estime ou approuvée mais le beau est ce qui simplement nous plait »

    Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l’entendement « le beau n’a de valeur que pour les Hommes c’est à dire des êtres d’une nature animale, mais cependant raisonnable »

    En outre le beau peut prétendre à l’universel, si la beauté se ressent elle est aussi communicable en théorie.

    De plus celui qui éprouve « un plaisir esthétique ne peut s’empêcher de juger que la même chose doit être pour chacun la source d’une semblable satisfaction »

    L’Homme postule l’universalité de son jugement de gout.

    De plus le gout a un caractère culturel il s’éduque comme l’a montrer Hegel (le connaisseurisme)

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    3)  La question du sublime<o:p></o:p>

    Du latin sublimis qui signifie suspendre en l’air, haut, élevé

    Du point de vue philosophique, le sublime comme le beau plait de façon désintéressé nécessairement et universellement en droit

    Le beau est lié à des objets finis, limités.

    Tandis que le sublime est limité à l’infini de l’univers.

    Le beau est lié au monde sensible, physique, phénoménal.

    Le sublime est lié au monde intelligible, métaphysique, nouménal.

    Le sublime créer un sentiment d’écrasement de l’Homme devant un univers infini dont il n’est qu’une infime parcelle « le silence éternel de ces espaces infini m’effraie » (Pascal)

    Le sublime provoque un désaccord entre l’imagination et l’entendement. Le beau provient d’un accord d’une harmonie entre l’imagination et l’entendement.

    Le beau éveille en nous un sentiment de vie intensifié un sentiment esthétique immédiat il charme, tandis que le sublime provoque un plaisir esthétique différé / médiat « il émeut ».

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    4)  La place et le statut de la laideur dans l’art<o:p></o:p>

    Le laid vient de l’allemand leid qui signifie désagréable.

    Le laid serait lié à un désagrégement c’est pourquoi le laid a été banni de l’art puisque la laideur est considéré chez Platon comme un désordre à éliminer.

    La beauté a un sens ontologique et non pas esthétique.

    Il y a une équivalence chez Platon entre le laid, le mal, le faux. C’est pourquoi Socrate critiquait les sophistes qui usait mal de la parole en usant trop de la démagogie et de l’art de la persuasion. Dans Gorgias Socrate affirme que : « commettre l’injuste est non seulement plus laid que la subir mais que c’est aussi mauvais que le laid »

    La laideur a un enjeu éthique. Mais la laideur peut-être assumée dans l’art et peut être un facteur de dénonciation. Elle peut être l’expression de la satire (fonction symbolique). Elle peut être démontrer, transcender, transfigurer. La laideur est remise dans l’art contemporain.

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    III)      L’art contemporain en débat<o:p></o:p>

    1)  L’évolution des critères de l’œuvre d’art<o:p></o:p>

    On conçoit traditionnellement que pour distinguer l’œuvre d’art de l’objet artisanal, on peut évoquer la notion d’utilité, l’œuvre d’art n’a pas une fonction utilitaire elle est faite en vue d’être contempler par un public et à la différente d’un objet industriel généralement fabriqué en de multiples exemplaires, elle apparaît comme production unique. Or il faut considérer la statut particulier de l’art contemporain plus précisément celui d’après la seconde guerre mondiale, l’esthétique industrielle et les objets en série met en valeur la crise que traverse l’artiste-artisan (au sens ancien).

    Duchamp crée les ready-made, c’est un art qui se veut le reflet de la société de consommation il provoque une réflexion chez le spectateur.

    C’est un art de l’autodérision qui montre la trivialité et non la noblesse.

    Tout objet issu de la technique peut devenir une œuvre d’art.

    Le pop’art est un mouvement artistique apparu en Grande-Bretagne aux débuts des années 50 et aux États-Unis aux débuts des années 60 qui utilise et détourne les objets liés à la société de consommation en utilisant les codes de la publicité et de la culture populaire.

    On retrouve dans le pop’art toutes les icones de la culture de masse. Les matériaux issus de l’industrie moderne, le plastique et la peinture acrylique. Le pop’art est apparu en réaction contre l’expressionisme abstrait des années 40.

    Ce qui doit passer sur la toile n’est pas qu’une image mais un fait ou une action, le peintre de l’action painting est un visionnaire de la réalité intérieure.

    Le renouvellement infini de la perception à travers l’œuvre d’art.

    Comme l’a montré Bergson l’artiste est celui qui est doté d’une forme d’intuition métaphysique. Comme l’a montré l’approche phénoménologique c’est le spectateur qui crée le sens de l’œuvre d’art.

    Comme le souligne Merleau-Ponty la peinture nous fait naitre au monde et sollicite notre corps en tant que visible et voyant : « ce n’est pas à l’objet physique que mon corps peut être comparé c’est à l’œuvre d’art »

    La peinture offre au regard la texture imaginaire du réel. Dans tous les cas l’art constitue une expérience insolite pour le spectateur comme pour l’artiste.

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    IV)      Conclusion<o:p></o:p>

    L’art n’a pas pour seule fonction d’embellir la réalité, le beau n’est pas un critère valable pour caractériser l’art dans toute sa complexité. En effet la laideur peut avoir sa place légitime dans l’art.

    C’est pourquoi il conviendrai mieux de définir l’art comme ce qui nous apprend à voir. Comme l’affirmait Paul Klee : « l’art ne reproduit pas la visible ; il rend visible » ce qui vient des profondeurs de l’être. L’art a en ce sens un enjeu ontologique (Merleau-Ponty).

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