• Le désir

    Séquence 2 : le désir<o:p></o:p>

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    L’Homme est un être de désir, c’est une puissance de transformation, de rêves et d’action. Le désir ouvre à l’Homme à la dimension du possible et de l’imaginaire. Pourtant l’Homme entretient avec son désir du rapport difficiles et contradictoires, c’est pourquoi toute une tradition philosophiques classiques le condamne le dévalorise. Mais une telle condamnation du désir est elle légitime. Le désir ne contribue-t-il voir dans le désir une puissance d’affirmation ou de destruction de l’Homme

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    I)            Le désir et la vie<o:p></o:p>

    Le désir serait lié à un manque, la conception Freudienne du désir rejoint la notion de manque constitutif à l’origine du désir.

    Le désir se rapporte à des traces mnésiques. Le désir consiste dans une sorte d’histoire dont des premières lettres ont été tracées lors de la petite enfance et qui constitue une partie importante de notre psychisme.

    C’est à la manière et un discours qui s’exprime à travers les rêves, les névroses et les actes manqués que les désirs apparaissent

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    A) Le désir et la tendance<o:p></o:p>

    La tendance est plus spontanée que le désir

    Le désir est la prise de conscience d’une tendance vers un objet conçu ou imaginée : elle sert à se représenter du but de l’acte, de l’objet convoité.

    En revanche la tendance est une impulsion pure souvent inconscient de son but

    C’est pourquoi Spinoza considère que le désir c’est l’appétit avec la conscience de lui-même. Spinoza influencé par Descartes et les stoïciens, il est adapté du panthéisme : « Deus sive natura » (dieu c’est la nature)

    Spinoza appelle volonté « le conatus » lorsqu’il est rapporté à l’âme seulement. Spinoza nomme le conatus lorsqu’il est rapporté à la fois à l’âme et au corps.

    Conatus vient du latin conari (s’efforcer de) : c’est l’effort pour persévérer dans l’être.

    L’Homme n’est qu’une partie de la nature animée comme toutes les choses de la nature par cette force vitale que Spinoza nomme le conatus.

    Spinoza dit « chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être » (éthique)

    Ces deux dieux dont elle constitue les expressions que toute les choses tirent cette énergie vitale

    Le conatus défini l’essence individuelle de chaque chose, de plus il peut augmenter ou diminuer selon nos états émotionnels

    Spinoza revalorise le désir comme une puissance positive d’affirmation de soi de plus le désir est la source de toute évaluation : « nous ne désirons pas une chose parce que nous la jugeons bonne ; mais au contraire, nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous la désirons. » (éthique)

    Le désir est essentiel car il est la force vitale qui nous porte au monde et qui nous permet d’exister pleinement. Il n’est pas nocif

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    B) L’origine du désir<o:p></o:p>

    Le banquet est un discours sur l’amour et portant sur Éros écrit par Platon :

    - Analyse par Socrate : Éros a une nature complexe c’est un demi-dieu c’est à dire un être intermédiaire entre un dieu et un Homme è c’est un démon

    Il a pour parents le dieu Pôros (dieu de l’abondance) et Pénia (une mortelle pauvre). C’est lors d’un banquet célébrant la naissance d’Aphrodite que Pénia rencontre Pôros et féconde Héros. Comme sa mère il est rusé, pauvre, maigre et comme son père il est habile, courageux, philosophe. Il recherche la vérité et le beau.

    - Par la procréation qui permet une postérité charnelle

    - Si l’on est ambitieux on peut rechercher une postérité spirituelle en marquant la mémoire des Hommes par la noblesse de nos actions

    Les philosophes peuvent rechercher une forme d’immortalité intellectuelle et la raison.

    L’amour doit se spiritualiser, s’élever et en s’élevant dialectiquement de la beauté corporelle ou sensible à la beauté spirituelle des âmes et des actions pour parvenir enfin à la contemplation du beau en soi (symbolisé par le soleil)

    Le beau en soi a un caractère absolu, il n’est pas relatif, la beauté est éternelle.

    Le beau fait l’objet d’une contemplation dans le monde intelligible

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    Le mythe d’Aristophane : d’après ce mythe il y avait trois espèces d’Homme :

    - L’Homme double

    - La femme double

    - L’Homme-femme (androgyne)

    Ils étaient de forme ronde dotés de quatre bras et quatre jambes et deux visages opposés l’un à l’autre sur une seule tête

    Ces êtres doubles étaient pourvus d’une force prodigieuse et d’un orgueil démesuré, ils voulurent donc s’attaquer aux dieux.

    Or les dieux furent embarrassés car tenant aux offrandes des Hommes ils ne pouvaient les tuer

    Zeus décida donc de les affaiblir en les coupant en deux de haut en bas

    Depuis ce châtiment divin, chaque moitié rechercha l’autre. Platon dégage à partir de ce mythe, l’essence de l’amour : « l’amour recompose l’antique nature, s’efforce de fondre deux être en un seul, […] il permet de se réunir […] et de ne faire qu’un seul au lieu de deux » (le banquet)

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    Ainsi en tant qu’Homme nous avons tous des désirs mais nous désirons souvent trop ou souvent mal c’est donc par le mauvais usage qu’il faut de son désir que l’Homme produit sa propre souffrance

    Mais si le désir en lui même n’est pas mauvais ne suffirait-il pas d’en réguler l’usage pour atteindre le bonheur

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    II)         Du bon usage des désirs<o:p></o:p>

    A) « Les choses qui dépendent de nous et celle qui n’en dépendent pas » (les stoïciens)<o:p></o:p>

    Les stoïciens comme les épicuriens poursuivent le même but : permettre à l’Homme de trouver le bonheur ou ataraxie

    La passion est condamnée par les stoïciens. Le désir est une chose qui dépend de nous constamment

    De plus « ce qui dépend de nous occasionnellement c’est le pouvoir au sein de la société, lorsque les circonstances lui donne le pouvoir de transformer le monde conformément à la raison » le sage stoïcien ne refuse pas cette possibilité

    « Le sage, si rien ne s’y oppose doit prendre part au gouvernement » (Chrysippe) « ce qui ne dépend pas de nous c’est ce qu’il nous faut accepter car on ne peux le changer »<o:p></o:p>

    La nécessité est ce que l’on ne peut pas changer

    La thèse des stoïciens sera reprise par Descartes qui élabore une morale par provision dans le discours de la méthode

    C’est une morale qui est facilement acceptée par l’Homme : « la première maxime était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays retenant constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit dès mon enfance »

    Descartes fait preuve d’un respect des dogmes, d’une prudence (faculté de différencier le bien du mal), d’un conformisme social.

    « Ma seconde maxime était d’être le plus ferme est le plus résolu en mes actions que je pourrais » le sage doit faire preuve de volonté

    « Ma troisième maxime était de tacher toujours à ma vaincre plutôt que la fortune et à changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde » c’est une influence stoïcienne

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    En conclusion de sa morale Descartes affirme : « j’entends employer toute ma vie à cultiver la raison et m’avancer […] en la connaissance de la vérité suivant la méthode qui m’était prescrite »

    Dans ce texte Descartes nous propose une pédagogie du désir permettant à l’Homme de transformer ses désirs affaiblis en une volonté unique et efficace

    Descartes ne condamne pas toutes les passions mais seulement leur excès ou leur mauvais usage

    La passion a une utilité concrète elle nous renseigne sur ce qui est utile ou nuisible

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    B) La classification épicurienne des désirs (lettre à Ménécée)<o:p></o:p>

    Épicure veut arriver à l’ataraxie par la métriopathie

    La raison est un outil au service du plaisir elle permet la métriopathie

    L’épicurisme est une forme d’hédonisme modérée : le plaisir est le souverain bien de l’Homme mais il doit être mesuré.

    Épicure distingue :

    - Les désirs naturels et nécessaire : ils correspondent à des besoins fondamentaux comme boire de l’eau ou dormir (ce qui permet de survivre). Ce sont les sentiments les plus purs (contribue à l’aponie : la santé du corps)

    « Avec un peu de pain et d’eau, le sage rivalise de béatitude avec Zeus » (Épicure)

    Le sage sait se contenter de peu de choses

    - Les désirs naturels et non nécessaire : ils sont légitimes, seulement dans la mesure où l’on en use avec modération sinon nous risquons d’en devenir esclave, dépendant (le désir d’une meilleure nourriture…)

    - Les désirs non naturels et non nécessaire : désirs vains, vides. Ils doivent être vigoureusement rejetés ne peuvent être assouvis (le désir d’être immortel…).

    Fonder le bonheur sur le plaisir présente un avantage car le plaisir est immédiatement distingué de la douleur et de la souffrance par l’Homme

    « Par nature sans que l’on le lui enseigne […], l’être vivant fuit la douleur recherche le plaisir » (Épicure)

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    En outre Épicure distingue deux types de plaisir :

    - Le plaisir cinétique ou plaisir en mouvement : il s’agit de faire disparaître une douleur par un plaisir

    - Le plaisir catastématique ou plaisir en repos : c’est un plaisir stable supérieur au plaisir cinétique. Il renvoie à l’état calme physiologique et moral.

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    Épicure s’oppose au cyrénaïsme (Aristippe de Cyrène) qui prône l’hédonisme absolu « Tout et tout de suite »

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    Épicure : « Lorsque nous disons que le plaisir est une fin, nous ne voulons pas parler du plaisir des débouchés et des jouisseurs » (cyrénaïques)

    Le sage épicurien se privera volontairement de certain plaisir si cela engendre des souffrances constantes

    C’est la raison qui permet de distinguer les plaisirs réellement avantageux : « Elle mène une enquête, pour savoir chaque fois ce qu’il faut choisir ou fuir, compare et examine attentivement ce qui est utile et ce qui est nuisible » (métriopathie est différent de l’apathie)

    La raison est un instrument au service du plaisir et donc du bonheur

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    C)  La maîtrise rationnelle des désirs déréglés<o:p></o:p>

    Platon recherche l’harmonie de l’âme et du corps en favorisant la pratique vertueuse.

    La hiérarchie des facultés de l’Homme. Platon distingue trois parties de l’âme (de la partie basse à la partie supérieure) :

    - La partie désirante (épithynia è sensibilité)

    - La partie volontaire (thymos è volonté, courage)

    - La partie rationnelle (noūs è raison, intellect). C’est la partie immortelle de l’âme. Elle est utilisée par rechercher la vérité

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    Il faut s’appuyer sur la raison pour créer l’harmonie de l’âme : « L’Homme juste établi un ordre véritable dans son intérieur […], il harmonise les trois parties de l’âme absolument comme les différents termes de l’échelle musicale » (Platon)

    La nécessité de maîtriser une sensibilité insatiable

    Seule la raison peut éviter à l’Homme de tomber dans la démesure par excès de désir donc la raison doit s’évader de la volonté pour maîtriser la sensibilité

    Platon image par le mythe de l’attelage ailée, l’attelage comprend un cocher qui symbolise la raison et de deux chevaux ailés.

    Le premier cheval est docile à la voix du cocher, il symbolise la volonté. Le second cheval est fougueux, indiscipliné et s’oppose à l’élévation de l’âme, il symbolise la sensibilité. Pour bien diriger son attelage vers le monde intelligible le cocher doit maitriser le cheval fougueux grâce au cheval docile. Seule une sensibilité tempérée par la raison et la volonté peut permettre à l’Homme d’accéder au bonheur.

    Selon Platon une vie sereine réglée par la raison permet également des rêves apaisés. Les cauchemars manifestent « les désirs terribles, sauvages et déréglés » et les angoisses de l’Homme

    En outre Platon distingue trois types de plaisir correspondent aux trois parties de l’âme :

    - les plaisirs sensibles ou plaisir du gain (essentiellement matériel). Ils sont recherchés par les artisans et les commerçants (correspond à la partie désirante de l’âme)

    - les plaisirs que procure l’ambition occupe une place intermédiaire dans la hiérarchie. Ils sont recherchés par les soldats et les militaires (correspond à la partie volontaire de l’âme)

    - les plaisirs de connaître sont les plaisirs supérieurs car il correspond à la partie rationnelle de l’âme. Ils sont recherchés par les philosophes (correspond à la partie mortelle de l’âme)

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    Dans la cité idéale de Platon ce sont les philosophes qui gouverne : c’est la thèse du gouvernement-philosophe

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    D) Le gouvernement habile des passions selon Descartes<o:p></o:p>

    La passion n’est pas condamné par Descartes, elle n’est pas une maladie de l’âme comme le pensais les stoïciens. Elle est utile pour Descartes car elle est un traitement d’informations vitale : « l’utilité de toutes les passions ne consiste quand ce qu’elle fortifie et font durer en l’âme des pensées »

    Descartes analyse six fonctions primitives (essentielles) :

    - l’admiration (la passion la plus cérébrale) éveille le désir de connaître sous forme de curiosité intellectuelle

    - l’amour : Descartes dit c’est l’union volontaire aux choses qui paraissent nous convenir

    - la haine : volonté d’écarter les choses qui nous semble nuisible

    - le désir : passion qui est tournée vers l’avenir (et le domaine du rêve). Le désir est positif par nature il n’a pas de contraire

    - la joie : « c’est une agréable émotion de l’âme » c’est un sentiment de présence intensifié.

    - la tristesse : « une langueur désagréable » c’est le sentiment d’un défaut, d’un vide, d’un manque que l’on ressent en soi.

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    Les passions sont « toutes bonnes choses par leur nature, et nous n’avons rien à éviter que leur mauvais usage ou leur excès »

    Descartes distingue deux types d’âmes :

    - les âmes vulgaires : « elles se laissent aller à leur passions et ne sont heureuse ou malheureuse que selon que les choses qui leur survienne sont agréable ou déplaisante » (lettre à Élisabeth du 18 mai 1645)

    - les grandes âmes : « elles parviennent à la parfaite félicité dès cette vie […] car leur raison demeure toujours la maîtresse »

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    III)      Conclusion<o:p></o:p>

    Ce n’est pas le désir en lui-même qui est condamnable, mais son mauvais usage qui peut contribuer au malheur de l’Homme. C’est pourquoi pour que le désir puisse favoriser l’épanouissement moral de l’individu il doit être habilement régulé, canalisé par la raison et par la volonté. Sans ce contrôle le désir entraine l’aliénation de l’Homme (dépendance).

    Selon Kant à la différence de l’émotion qui est éphémère : « la passion [est] comme un poison avalé ou une infirmité contractée ; elle a besoin d’un médecin qui soigne l’âme. (Anthropologie du point de vue pragmatique)


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