• Séquence 10 – la raison, la démonstration et la vérité<o:p></o:p>

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    La démonstration est un raisonnement permettant de déduire une conclusion à partir d’hypothèse de départ. On peut dire que la démonstration (absolue et objective) s’oppose à la croyance (relative et subjective) car elle se fonde sur des principes qui permettent de la justifier. La démonstration permet de convaincre car elle s’adresse à la raison. On peut s’interroger sur le statut de la démonstration. Les hypothèses qui lui servent de base sont elles des vérités ou bien simplement des postulats qu’on demande d’admettre pour les besoins de la démonstration.

    Plus généralement la logique est fondée sur la théorisation de l’esprit. Elle élabore et contrôle la cohérence des énoncés. La logique est la science de la validité des inférences (déduction/ induction entre les idées). La logique est liée aux sciences mathématiques. Les mathématiques disent-elles quelque chose du réel, c’est-à-dire traite-t-elle de ce qui est donnée, concret ou ne sont-elles qu’une construction abstraite de l’esprit. En tout cas les mathématiques apparaissent comme un modèle de méthode au double sens de ce terme c’est-à-dire comme cheminement sur la vérité. Elle renvoie aussi à l’ensemble des règles et de procédés qui garantissent la validité et la fécondité de ce cheminement.

    Autrement dit la méthode est-elle immanent ou transcendante à la logique ?

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    I)            Le lien entre la raison, les mathématiques et la méthode<o:p></o:p>

    A) L’inspiration mathématique et la méthode<o:p></o:p>

    Descartes a développé dès le collège le jugement critique, il examine en particulier le rôle des mathématiques qui présente des démonstrations irréfutables et une certitude authentique.

    « Je me plaisais surtout aux mathématique à cause de la certitude et de l’évidence de leur raison »

    Les mathématiques prouvent l’efficacité de la raison du monde qui est la mieux partagée. Descartes affirme que : « toutes les sciences [ne sont] rien d’autres que la sagesse humaine qui reste toujours une et la même quelque soit la diversité des sujets auxquels on l’applique »i<o:p></o:p>

    Ce qui intéresse Descartes dans les mathématiques c’est la méthode qu’elles mettent en œuvre.<o:p></o:p>

    « Entre toutes les sciences connes, l’arithmétique et la géométrie sont les seules exemptes de fausseté ou d’incertitude »

    Il fait l’éloge aussi de la musique ou de l’astronomie. Ces quatre disciplines ne sont que des applications particulières en général qui les rend possible qui est la « mathesis universalis ». Il la définit comme une science de l’ordre et de la mesure. La mesure c’est l’opération par laquelle on détermine la valeur d’une grandeur par rapport à une grandeur constante de même espèce appelée unité. Par suite la méthode qui permet «  de ne jamais supposer vrai ce qui est faux et de parvenir à la connaissance » de tout ce dont on sera capable réside dans le bon usage de l’intuition et de la déduction. Descartes privilégie l’intuition intellectuelle comme mode d’accès immédiat à la vérité. L’intuition est « la conception ferme d’un esprit pur et attentif » permettant d’accéder à la clarté et à la distinction de l’idée c’est-à-dire aux sentiments d’évidence. L’esprit pur c’est l’esprit qui a écarté l’influence trompeuse de l’organe des sens et de l’imagination.

    L’imagination est la faculté de nous représenter les choses de façon sensibles. Elle peut aider dans les mathématiques dans la représentation des figures géométriques.

    Néanmoins l’imagination manifeste sa faiblesse dans le domaine métaphysique.

    « Seul, certes, l’entendement est capable de percevoir la vérité, toutefois il doit être aidé par l’imagination, les sens et la mémoire »

    Les organes des sens ont une utilité dans la vie quotidienne : il ne nous renseigne pas sur la nature des choses mais seulement sur l’utilité ou la nocivité des choses pour nous. À partir de l’intuition Descartes défini la déduction comme une intuition continue. La déduction repose sur ka mémoire c’est-à-dire sur le souvenir du « mouvement continu » et ininterrompu de la pensée qui conduit du premier anneau au dernier anneau de la chaine déductive.

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    B) Les quatre règles de la méthode<o:p></o:p>

    Descartes s’est appuyé sur la logique, l’algèbre et la géométrie qui lui donne l’exemple et la déduction rigoureuse

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    a)  la règle de l’évidence<o:p></o:p>

    « Le premier [précepte] était de ne recevoir jamais aucune chose que je ne la connusse évidemment être telle » Pour parvenir à l’évidence il faut écarter le danger à savoir la précipitation. La précipitation se manifeste lorsque la volonté impatiente affirme la vérité d’une idée que l’entendement n’a pas pris la peine d’examiner suffisamment. « La prévention désigne les préjugés que l’Homme doit combattre » Le sentiment d’évidence se traduit par la résistance au doute. La vérité c’est l’indubitable.

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    b)  la règle de l’analyse<o:p></o:p>

    « Le second [précepte] était de diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre » Cette règle a pour objectif de nous mettre en présence des idées premières c’est-à-dire des natures simples qui seront appréhender intuitivement et dont dépendent toutes les autres idées.

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    c)   la règle de la synthèse<o:p></o:p>

    « Le troisième [précepte était] de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples, […] pour monter peu à peu, comme par degrés jusqu’à la connaissance des plus composés » Il s’agit de l’ordre dans le mouvement de l’esprit qui déplace ses raisons c’est donc un ordre que la pensée impose au monde et non par qu’elle tire du monde.

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    d)  la règle de l’énumération ou des dénombrements<o:p></o:p>

    « Faire part du dénombrement si entiers, et des neuves si générale que je fusse ennuyé de ne rien omettre ». Cette règle a pour objet de rendre manifeste le lien entre les idées en exerçant son jugement critique.<o:p></o:p>

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    C)  La méthode est l’art d’inventer (cf. Leibniz)<o:p></o:p>

    Leibniz fait une large place à l’invention dans le domaine mathématique et critique les « beaux préceptes » cartésiens comme trop abstrait. Leibniz définit dans sa méthode un fil d’Ariane c’est-à-dire un moyen « sensible et grossier » pour éviter que l’esprit ne s’égare dans des impasses. Comme le montre Pascal il faut reconnaître donc la place de l’imagination dans l’invention. L’imagination est « cette partie dominante dans l’Homme, cette maitresse d’erreur et de fausseté est d’autant plus forte qu’elle n l’est pas toujours ». Elle est « cette superbe puissance, ennemie de la raison qui […] a établi dans l’homme une seconde nature ». On peut penser une alliance fructueuse entre ces deux puissances opposées que sont l’imagination et la raison. Il est parfois nécessaire d’allier esprit et géométrie, déductif et analytique et démonstratif, à l’esprit de finesse, connaissance, intuitive, ce tact qui nous fait tout d’un coup voir la chose d’un seul regard et non par progrès de raisonnement.

    « Le génie a développé ces deux types d’esprit »

    Pour Blanchet l’intuition sensible concrète et l’intuition intellectuelle abstraite constitue les limites auquel s’heurtent les axiomatiques. L’axiomatique désigne un système formel fondé sur un ensemble de proposition et de termes premiers à partir desquelles on peut définir et démontré tous les termes.

    Le modèle de pensée est la rigueur démonstrative logique.

    On peut aussi considérer les maths comme un art est un instrument de création et d’action sur le réel.

    En tout les cas les maths ne sont pas purement logiques car l’activité des mathématiques ne peut se réduire à démontrer ou à réfuter des propositions.

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    II)         La raison et la logique<o:p></o:p>

    A) La logique comme ensemble des lois du raisonnement<o:p></o:p>

    La logique s’est constituée en Grèce ancienne à partir du 4° siècle avant JC. Les mathématiciens s’attache surtout à le preuve alors que les philosophes ont entrepris l’analyse des procédures du raisonnement dans de l’argumentation (réfutation sophistiques).

    Aristote défini des principes rationnels logique évident universel et nécessaire :

    - le principe d’identité è égalité à elle même. Elle a deux dérivées

    • Le principe de non-contradiction : une chose ne peut pas être à la fois être ou ne pas être (fondateur de la logique) « il est impossible que le même attribut appartiennent et n’appartiennent pas en même temps au même sujet et sous le même rapport »
    • Le principe de tiers-exclu : « une proposition est soit vraie soit fausse, tout autre alternative (comme de n’être ni vraie ni fausse) étant exclu » Une chose est ou n’est pas une même chose

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    - le syllogisme è on peut définir le syllogisme comme un type de déduction médiate et formelle telle que deux prémices posées, on en tire un troisième appelé conclusion qui y est logiquement impliquée.

    (A) tout Homme (moyen terme) est mortel (grand terme) è prémices majeure

    (B) tout Socrate (petit terme) est un Homme (moyen terme) è prémices mineure

    (C) tout Socrate (petit terme) est mortel (grand terme) è conclusion

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    Ce raisonnement est valide et vrai.

    Le sophisme est un raisonnement apparemment valide mais faux (invention ingénieuse).

    Le paralogisme à la différence du sophisme est un raisonnement faux mais auquel on se laisse prendre soi-même.

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    Pour Blanche, il ne suffit donc pas qu’un raisonnement soit valide pour qu’il soit vrai (vérité matérielle)

    « La vérité et la fausseté ne peuvent convenir qu’aux propositions non à la manière de les organisés »

    Aristote déjà énoncé les conditions d’une pensée valide et vrai.

    « Si toute plante à large feuilles, perd ses feuilles [A, prémices majeure] et si toute vigne a de large feuille [B, prémices mineure] alors toute vigne pers ses feuilles [C, conclusion] »

    Aristote énonce le prototype de la pensée syllogistique « si a (A) est affirme de tout b (B) et b (B) de tout c (C) alors a (A) est affirmé de tout c (C) »

    Or cette logique séparatrice manichéenne ou dichotomise a été critiquée par des philosophes modernes.

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    B) Une autre conception de la logique : la logique moderne<o:p></o:p>

    a)  La logique comme « art de penser »<o:p></o:p>

    « La logique est l’art de bien conduire sa raison dans la connaissance des choses tant pour s’en instruire soi-même, que par en instruire les autres »

    La logique n’est plus une science théorique recherchant à quelle condition un jugement est vrai mais une technique à valeur didactique nous instruisant des moyens d’atteindre la vérité. Cette logique est d’inspiration cartésienne puisqu’elle est l’art de raisonner avec méthode, elle suppose aussi une forme d’introspection sur nos opérations mentales concevoir, juger, raisonner et ordonner.

    Cette logique n’est plus considérer de manière abstraire et fonctionnelle. Néanmoins il s’agir toujours d’une logique séparatrice reposant sur la distinction du vrai et du faux. Or cette logique peut être dépassé par la logique symbolique.

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    b)  La logique symbolique moderne<o:p></o:p>

    Elle est indépendante de la philosophie. Elle n’est plus dichotomiste/manichéenne car elle n’admet pas seulement le vrai du faux mais inclus d’autres valeurs. C’est une pensée holistique (de tout).

    En particulier, Hegel a développé la logique dialectique. Il définit la logique comme la science de la pensée pure.

    Il a défini la logique dialectique en rejetant le principe de non contradiction d’Aristote et le principe de tiers-exclu.

    Avec Hegel la pensée logique épouse les contradictions du réel c’est pourquoi la pensée ne v plus de la pensée à la pensée mais de la thèse à l’antithèse et la synthèse par contradiction surmontée.

    L’opposition dialectique de l’être (la thèse) et du non-être (l’antithèse) engendre le devenir (la synthèse).

    La logique a aussi son application concrète dans les sciences (sciences de la nature)

    Marx développe son matérialisme historique en analysant la dialectique des rapports sociaux de production.

    Pour Marx c’est la lutte des classes entre exploitants et exploités qui constitue le moteur de l’histoire et de l’évolution sociale.

    La dialectique intègre dans son processus la dictature du prolétariat qui est la transition nécessaire vers une société sans classe tel est l’idéal communiste prôné par Marx et Engels. Le communisme suppose l’abolition de la propriété privée et la fin de l’aliénation économique.

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    III)      Conclusion<o:p></o:p>

    La logique bien loin d’être statique et immuable est bien plutôt dynamique et mouvant elle évolue donc corrélativement au progrès des sciences historiques, des idées et de la société c’est pourquoi Bergson en appelle à l’avènement des sociétés ouvertes permettant à l’humanité de se transcender et de ne pas être conformés dans des principes dogmatiques. C’est pourquoi le chercheur doit exercer constamment son esprit critique en soumettant ses théories à l’épreuve du doute.


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  • Séquence 9<o:p></o:p>

    Le vivant<o:p></o:p>

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    Du latin vivus : vivant/animé

    Du grec bios : vie/manière de vivre et de se comporter

    Du grec zoon : animal

    Du grec zoé : vie/ phénomène de vie

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    On peut définir le vivant comme l’ensemble des êtres qui ont entre eux en vertu de l’organisation particulière de leur éléments, un principe de croissance, lié à des échanges avec le milieu extérieur et susceptibles de se reproduire.

    On peut opposer le vivant à la matière inerte.

    Selon Bichat : « la vie est l’ensemble des fonctions qui résisté à la mort »

    Par suite comment se fait le passage de la matière inerte à la matière vivante. Faut-il avoir recours à une tendance inerte à la matière ou bien à un principe extérieur à celle ci qui lui insuffle à la vie. En outre comment comprendre le mécanisme de sélection naturelle des organisations de la matière. Enfin quel est le mécanisme de l’évolution des espèces.

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    I)            Les modèles d’intelligibilité du vivant (différent de normatif)<o:p></o:p>

    A) Le modèle mécaniste<o:p></o:p>

    Selon le mécanisme il est possible de rendre raison des caractères du vivant à partir des seules propriétés de la matière inerte (les processus physico-chimiques)

    Pour expliquer le fonctionnement du vivant le mécanisme a recours au déterminisme et à la causalité efficiente que seul reconnaissent la physique et la chimie.

    Le principe du déterminisme universel a été énoncé par Laplace.

    Selon ce principe : il est possible de connaître avec certitude le futur.

    Descartes considère le vivant comme un mécanisme que l’on peut étudier à partir du modèle de la machine.

    Descartes ramène la matière, le corps et la vie à la res extensa et il explique tout ce qui n’est pas de l’ordre de la pensée par la notion de mouvement de l’étendue.

    Descartes étudie le vivant par analogie avec l’horloge « il n’y a pas plus de différences entre ce qui est vivant et ce qui est mort qu’entre une montre ou un autre automate […] lorsqu’elle est montée et qu’elle a en soi le principe corporel des mouvements pour lesquelles elle est instituée (et) la même montre ou autre machine lorsqu’elle est rompue et que le principe de son mouvement cesse d’agir »

    Descartes défini sa théorie de l’animal machine.

    Don l’animal est comparable à une machine et il est dépourvu de raison et de parole, ils communiquent par signaux.

    La théorie cartésienne mécaniste a une influence dans le domaine de l’embryologie. En effet l’usage de microscope qui s ‘est répandu pendant la seconde moitié du XVII° siècle a permis l’observation de germe du vivant c’est-à-dire des êtres vivants au premier stade de leur développement.

    De plus la structure intime est cachée des êtres vivants ou a été confirmée par les techniques de dissections.

    Or Leibniz a manifesté son opposition au mécanisme cartésien en développant son vitalisme, et son dynamisme.

    Leibniz considère que l’univers est formé de monades qui sont des substances simples des atomes de la nature, des réalités spirituelles dynamiques.

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    B) Le modèle finaliste et vitaliste <o:p></o:p>

    Pour le vitalisme les êtres vivants ne sont pas réductibles à de simples phénomènes physico-chimiques mais son produit par une force vitale qui organise la matière.

    Le vitalisme a recours au finalisme qui explique le vivant en affirmant qui contient à l’origine une anticipation de ce qu’il sera. Aristote montrait déjà que les êtres vivants ont un but. « Nous entendons par vie le fait de se nourrir, de croitre et de dépérir par soi-même »

    On doit aussi à Aristote les premiers traités de zoologie, il dresse une classification des animaux, il les classe en fonction de leurs ressemblances et de leurs différences en fonction de leurs actions et de leur mode de vie.

    À l’échelle de l’organe, le finalisme signifie que c’est un projet ou un ensemble de projet ou un ensemble de projet qui en rend raison.

    Jacob s’accorde à reconnaître une certaine direction dans l’évolution « reconnaître la finalité des systèmes vivants c’est-à-dire qu’on ne peut plus faire de biologie sans référer constamment au projet des organismes au « sens » que donne leur existence même si leur structure et à leur fonction […] décrire un système vivant, c’est se référer aussi bien à la logique de son organisation qu’à celle de son évolution »

    Les activités de différents qui constituent un être vivant sont coordonnées entre elles et orientés : on peut parler de croissance grâce à l’assimilation déterminée par le système lui même et à la reproduction. De plus les systèmes vivants ont la spécificité de régler eux-mêmes leur développement et de se reproduire.

    Par suite on peut définir le vivant par ce que Jacques Monod appelle sa téléonomie : c’est la régulation finalisé de toutes les fonctions les êtres vivants sont conçus comme des structure autonomes. Au concept de téléonomie Monod associe le concept de « morphogénèse autonome ».

    C’est un engendrement progressif de forme au sens ou le corps s’épanoui de lui-même. Il parle aussi de reproduction invariante ou invariance reproductrice. C’est le pouvoir de reproduire et transmettre l’information de la propre structure des êtres vivants. Il analyse la continuité des espèces par la transmission de la même formule génétique.

    Toute la recherche biologique se trouve marqué par la recherche des caractères distinctifs génétiques généraux d’un être vivant.

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    C)  L'auto-évolution du vivant<o:p></o:p>

    Le vivant doit se déterminer de l’intérieur plutôt que de l’extérieur en effet un être vivant n’est jamais réductible à un ensemble de structure juxtaposée de l’extérieur, l’organisme forme une totalité au sens ou chaque partie entretient des rapports avec toutes les autres.

    Le vivant constitue un être organisée :  « un produit organisée de la nature est un produit où tout est fin et moyen réciproquement »

    Dans la lignée kantienne l’organisme peut-être défini comme un système d’organe de réciprocité circulaire. Ils sont déterminés par leur action de telle sorte que l’organisme constitue un système de force. Auguste Comte est le fondateur du positivisme il défini l’organisme par le consensus de fonction « en association régulière et permanente avec l’ensemble des autres »

    Barthez est le fondateur de la théorie vitaliste « la conservation de la vie est attaché au sympathie des organes, ainsi qu’à l’organisme de leur fonction […] je désigne par ce mot de synergie un concours d’action simultanée ou successives des forces de divers organes »

    Claude Bernard a défini l’organisme comme « une société de cellules ou d’organisme élémentaires à la fois autonome et subordonnée »

    Le milieu intérieur c’est la somme des conductions physiques et chimiques cellulaires. Il emploie le terme d’élasticité « l’organisme est une machine organique c’est-à-dire douée d’un mécanisme flexible élastique, à cause des procédés spéciaux organiques qui sont là mis en usage, sans déroger cependant aux lois générales de la mécanique, de la physique et de la chimie »

    La cybernétique est la théorie générale des opérations contrôlées dans les systèmes vivants comparés à des machines, des ordinateurs.

    Le système nerveux fait l’objet de la théorie de la cybernétique. Dans ce cadre, Henri Atlan a développé la théorie de l’information dans les sciences de la vie et de la terre.

    C’est un concept biologique de bruit : le bruit désigne toutes les perturbations aléatoire du milieu qui affecte le système vivant. Ce sont des systèmes auto-organisateurs qui utilisent pour évoluer le bruit.

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    De plus on peut se demander jusqu’où peut aller la biologie contemporaine.

    N’y a-t-il pas des limites à la recherche cette question est d’ordre pratique au sens kantien

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    II)         La manipulation du vivant en question<o:p></o:p>

    A) Biologie et éthique<o:p></o:p>

    La biologie pose des questions éthiques du fait des progrès frénétiques exponentiels dans la connaissance du vivant et dans les techniques de manipulation du vivant.

    La biotechnologie désigne l’ensemble des techniques dont le point d’application est la cellule animale ou végétale. Il s’agit d’une part de ce qui relève et qui vise le contrôle du patrimoine génétique d’organisme vivant en y insérant des gènes étrangers ou modifiés (recombinaison génétique). Il s’agit d’autres part des techniques de procréation médicalement assisté qui sont des applications sur l’être humain de procédés de conservation et de manipulation des cellules. Ils apportent à la médecine une application nouvelle. Néanmoins il y a un danger dans cette utilisation en neurobiologie : l’éthique de la recherche biomédicale fait appel à la responsabilité du médecin dans le traitement des psychoses et des neurones.

    Les chercheurs doivent s’appuyer sur les principes éthiques énoncés par Kant.

    La personne doit rester une fin en soi, elle a une valeur absolue.

    L’action doit toujours avoir une valeur universelle elle sollicite notre raison et notre conscience morale.

    Kant formule le principe morale suivant : « agis de telle sorte que tu traites l’humanité dans ta personne et dans celle d’autrui, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen. »

    La personne a une valeur incommensurable, la dignité humaine n’a pas de prix : « ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque autre chose à titre d’équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par la suite n’admet pas d’équivalent c’est ce qui a une dignité. »

    Dans la bioéthique les comités nationaux d’éthique ont une importance capitale, son pouvoir est consultatif.

    1er principe : - respect de la personne

    2eme principe : - respect de la limite de la connaissance

    3eme principe : - le refus du lucratif

    4eme principe : - la responsabilité du chercheur

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    B) Que devient l’Homme dans la recherche biomédicale (cf. clonage)<o:p></o:p>

    En 1997, la naissance de la brebis Dolly est le premier clone mammifère. Le clonage présente des limites dans le respect de la biodiversité et de la personnalité. Au sens l’aptitude juridique est l’aptitude juridique à être titulaire actif et passif de droit. L’embryon a une personnalité en puissance.

    La personnalité est façonnée par l’éducation l’environnement. Il s’agit de respecter l’intégrité de la personne sur le plan psychique.

    Le débat concernant le clonage touche à la condition humaine et au droit à la différence et à l’altérité. Axel Kahn dans son ouvrage fait un plaidoyer pour le droit à la différence.

    « La prise de pouvoir du corps est aussi un ajustement de l’être. Tout indique que l’altérité biologique engendrée par la loterie de la procréation constitue un terreau favorable par l’épanouissement de l’altérité de la personne. Attenter à cette base biologique de l’altérité est ainsi une atteinte aux droits de l’enfant, et donc une atteinte aux droits de l’Homme est un crime »

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    III)      Conclusion<o:p></o:p>

    De nombreuses restent à faire juridiquement et politiquement dans le domaine du vivant qui demeure un objet d’investigation complexe pour le chercheur. L’agir du chercheur doit être guidé par un principe de précaution pour éviter de mettre en péril l’avenir de l’humanité sur Terre.

    On peut ainsi considérer la biodiversité du vivant comme un patrimoine à sauvegarder. De plus il faut interdire toute manipulation de l’Homme sur l’Homme qui porterai atteinte au droit inaliénable sacré de la personne c’est-à-dire à son respect et se dignité.


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  • Séquence 5 :<o:p></o:p>

    L’art<o:p></o:p>

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    Du latin ars qui est équivalent au grec techné.

    L’art au sens originel désigne l’ensemble des procédés permettant de produire un résultat.

    Depuis le XVIII° siècle l’art désigne la création de choses reconnue belles (cf. beaux-arts).

    Dans l’antiquité Platon se posait la question de l’inspiration de l’artiste. Dans l’ion il affirme : « ce n’est pas par un effet de l’art que les poètes disent tant et de si belles choses […] ais par l’effet d’un grâce divine c’est à dire d’un inspiration »

    « Leur poèmes sont l’œuvre des dieux, les poètes n’étant de leur côtés que les interprètes de ces derniers. »<o:p></o:p>

    L’œuvre d’art est-elle créé ou seulement reçu par l’artiste dans un état de possession divine. L’inspiration de l’artiste sollicite l’imagination, la sensibilité et suppose un certain don.

    À la différence de l’inspiration, la production d’une œuvre peut s’expliquer objectivement, rationnellement par l’étude des techniques artistiques de la psychologie de l’artiste et des mouvements socio-culturels auquel il participe.

    On peut se demander quel rapport l’art entretient-il avec le réel ? Quelle est sa fonction, sert-il à imiter la nature à embellir ou à dénoncer ? Peut-on définir l’art par le seul critère du beau ? Quel est le statut de l’art contemporain ?

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    I)            L’art et le réel<o:p></o:p>

    1)  La question de l’imitation<o:p></o:p>

    L’imitation suppose la reproduction du réel sensible, et la rencontre de la nature et de la subjectivité de l’artiste. Platon a analysé la fonction de l’imitation dans l’art pictural. L’artiste est un illusionniste qui ne peut produire que des simulacres car il nous détourne du monde intelligible. Il ne produit que des images. Il est comparé à un Homme muni d’un miroir qui nous fait voir le reflet de tout ce qui l’entoure. Platon distingue trois modes de production du lit :

    - la production de dieu qui seul a le droit au titre de « créateur naturel »

    - la production du menuisier qui fabrique un objet concret particulier en s’inspirant de l’Idée universelle de l’objet

    - la production du peintre qui reproduit l’image sensible du lit.

    « Il est l’imitateur de ce dont les deux autres sont l’ouvrier »

    à partir de cette hiérarchie l’art pictural se fait comme une imitation éloignée de la nature de trois degrés.

    La critique de la poésie renforce celle de la nature car le poète est soumis à la partie la plus basse et détourne l’homme de la conduite rationnelle (les raisons de Zeuxis).

    Un rapport avec l’art de la persuasion.

    De plus il critique l’art pictural pour des raisons métaphysiques l’irréel des raisons subjectifs il prend le pas sur l’objectif.

    Vers la fin du V° siècle les sculpteurs grecs ne représentaient pas la singularité d’un tel Homme mais de la beauté.

    Art et beauté sont liés.

    L’art doit imiter le plus fidèlement la nature en respectant les proportions.

    Dans le traité de la peinture il affirme que « la peinture la plus digne d’éloges est celle qui a le plus de ressemblances avec ce qu’elle imite »

    La musique est revalorisée car elle reproduit l’image du Beau en soi par l’harmonie des notes par Platon.

    Aristote est plus nuancé que Platon : elle n’est pas condamnable. Dans la poétique il affirme que « c’est par l’imitation [que l’Homme] acquiert ses premières connaissances, c’est par celle que tous éprouve du plaisir » (plaisir cathartique)

    « La tendance à l’imitation est instinctive chez l’Homme et dès l’enfance. Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l’imitation »

    Il définit la tragédie : « l’imitation d’une action élevé et incomplète, d’une certaine étendue […] imitation qui est en faite par des personnages en action et non au moyen d’un écrit et qui suscitant pitié et crainte opère la purgation des émotion »

    La musique révèle le vouloir-vivre.

    Comme le montrera Freud l’artiste est celui qui sait mettre en scène des désirs inconscients en provoquant une émotion.

    Dans l’art se réalise le processus de sublimation, c’est à dire d’élévation, de déplacement de l’énergie pulsionnelle vers des buts à grandes valeurs sociales.

    L’artiste dévoile toujours sa vérité intérieure dans l’œuvre.

    <o:p> </o:p>

    2)  La quête du vrai<o:p></o:p>

    Pour Hegel l’art n’a pas pour but d’imiter la réalité mais de révéler l’esprit. L’art imitatif est limité dans ses moyens, il est vain, présomptueux :

    « Il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir c’est une caricature de la vie »<o:p></o:p>

    « L’art n’a pas d’autres missions que celle d’offrir à la perception sensible le Vrai dans sa totalité »

    La quête de l’absolu se réalise tout d’abord à travers la médiation de l’art.

    L’art est la révélation de l’absolu sous sa forme intuitive mais l’artiste n’exprime la vérité qu’à travers une œuvre particulière, sensible, concrète.

    C’est pourquoi l’art doit être dépassé par la Religion qui introduit le recueillent comme attitude de l’art.

    Or l’intériorité qui caractérise la conscience religieuse peut être dépassé par la Philosophie qui nous fait prendre conscience de l’absolu au moyen du concept.

    Hegel définit la philosophie comme « la pensée libre qu’est la forme la plus pure du savoir »

    Hegel a dressé une classification des beaux-arts à travers l’Histoire :

    - l’art symbolique (préhistoire de l’art) : l’architecture (c’est une éloge des égyptiens) est l’art de la démesure qui manifeste de la finitude humaine et de l’immoralité divine. Elle a une dimension énigmatique.

    - l’art classique : la sculpture (grecque) où il y a un accord optimal du sensible et du spirituel

    - l’art romantique comprend la peinture qui attire l’attention sur l’intériorité et les sentiments ; la musique « pour que l’intérieur puisse se manifester en tant qu’intériorité subjective les matériaux correspondant […] ne doivent pas être de nature permanente ; la dans est un art rythmique, intemporel et harmonie avec le corps » ; la poésie « l’art universel […] le véritable art de l’esprit, la poésie fait la synthèse de l’intériorité de la peinture et de la subjectivité de la musique »

    <o:p> </o:p>

    II)         Qu’est ce que le beau<o:p></o:p>

    1)  Le beau dans l’art et dans la nature<o:p></o:p>

    Pour Hegel le beau artistique « est supérieur au beau naturel parce qu’il est un produit de l’esprit »

    Kant évoque le beau dans la nature « la nature donne ses règles à l’art par l’intermédiaire du génie »

    Le génie pour Kant est inné il se définit par la talent de produire des œuvres originales dont on ne peut donner de règles déterminées. Le génie n’est pas le résultat d’un apprentissage : « c’est une disposition innée de l’esprit et plus précisément la capacité de créer des idées au moyen de l’imagination » « Grâce à l’imagination le poète ose donner une forme sensible aux idées de la raison »

    Or comme le montre Nietzsche le génie se développe par un travail acharné, l’artiste est comme un bâtisseur.

    Pour Kant « l’art est une production par liberté […] qui place la raison au fondement de ces actions »

    L’art se distingue de la nature, il relève du faire tandis que la nature relève de l’agir qui est instinctif. De plus l’art se distingue de la science comme le pouvoir se distingue du savoir, et la technique de la théorie.

    De plus l’art se distingue de l’artisanat car l’art est libéral tandis que l’artisanat est un « art mercantile » (à la recherche du profit).

    <o:p> </o:p>

    2)  Le gout : le sens esthétique<o:p></o:p>

    Le gout se distingue de l’entendement et de la raison (l’entendement constitue le vrai), tandis que la raison pratique constitue le bien et le gout constitue le beau, donc le jugement de gout se distingue selon Kant du jugement de connaissance. La beauté est subjective elle est un sentiment que j’éprouve devant l’objet.

    De plus le beau se distingue de l’agréable et du bon.

    L’agréable est lié à un plaisir purement sensible (relatif au sens) « ce qui plait aux sens dans la sensation » le beau « est l’objet d’un jugement de gout désintéressé » (indépendant de tout intérêt sensible). De plus le beau se distingue du bon car le bon peut être synonyme d’utile ou devoir moral.

    Le bon relève d’un intérêt rationnel

    C’est pourquoi Kant affirme : « chacun appelle agréable ce qu’il lui fait plaisir, bon se qu’il estime ou approuvée mais le beau est ce qui simplement nous plait »

    Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l’entendement « le beau n’a de valeur que pour les Hommes c’est à dire des êtres d’une nature animale, mais cependant raisonnable »

    En outre le beau peut prétendre à l’universel, si la beauté se ressent elle est aussi communicable en théorie.

    De plus celui qui éprouve « un plaisir esthétique ne peut s’empêcher de juger que la même chose doit être pour chacun la source d’une semblable satisfaction »

    L’Homme postule l’universalité de son jugement de gout.

    De plus le gout a un caractère culturel il s’éduque comme l’a montrer Hegel (le connaisseurisme)

    <o:p> </o:p>

    3)  La question du sublime<o:p></o:p>

    Du latin sublimis qui signifie suspendre en l’air, haut, élevé

    Du point de vue philosophique, le sublime comme le beau plait de façon désintéressé nécessairement et universellement en droit

    Le beau est lié à des objets finis, limités.

    Tandis que le sublime est limité à l’infini de l’univers.

    Le beau est lié au monde sensible, physique, phénoménal.

    Le sublime est lié au monde intelligible, métaphysique, nouménal.

    Le sublime créer un sentiment d’écrasement de l’Homme devant un univers infini dont il n’est qu’une infime parcelle « le silence éternel de ces espaces infini m’effraie » (Pascal)

    Le sublime provoque un désaccord entre l’imagination et l’entendement. Le beau provient d’un accord d’une harmonie entre l’imagination et l’entendement.

    Le beau éveille en nous un sentiment de vie intensifié un sentiment esthétique immédiat il charme, tandis que le sublime provoque un plaisir esthétique différé / médiat « il émeut ».

    <o:p> </o:p>

    4)  La place et le statut de la laideur dans l’art<o:p></o:p>

    Le laid vient de l’allemand leid qui signifie désagréable.

    Le laid serait lié à un désagrégement c’est pourquoi le laid a été banni de l’art puisque la laideur est considéré chez Platon comme un désordre à éliminer.

    La beauté a un sens ontologique et non pas esthétique.

    Il y a une équivalence chez Platon entre le laid, le mal, le faux. C’est pourquoi Socrate critiquait les sophistes qui usait mal de la parole en usant trop de la démagogie et de l’art de la persuasion. Dans Gorgias Socrate affirme que : « commettre l’injuste est non seulement plus laid que la subir mais que c’est aussi mauvais que le laid »

    La laideur a un enjeu éthique. Mais la laideur peut-être assumée dans l’art et peut être un facteur de dénonciation. Elle peut être l’expression de la satire (fonction symbolique). Elle peut être démontrer, transcender, transfigurer. La laideur est remise dans l’art contemporain.

    <o:p> </o:p>

    III)      L’art contemporain en débat<o:p></o:p>

    1)  L’évolution des critères de l’œuvre d’art<o:p></o:p>

    On conçoit traditionnellement que pour distinguer l’œuvre d’art de l’objet artisanal, on peut évoquer la notion d’utilité, l’œuvre d’art n’a pas une fonction utilitaire elle est faite en vue d’être contempler par un public et à la différente d’un objet industriel généralement fabriqué en de multiples exemplaires, elle apparaît comme production unique. Or il faut considérer la statut particulier de l’art contemporain plus précisément celui d’après la seconde guerre mondiale, l’esthétique industrielle et les objets en série met en valeur la crise que traverse l’artiste-artisan (au sens ancien).

    Duchamp crée les ready-made, c’est un art qui se veut le reflet de la société de consommation il provoque une réflexion chez le spectateur.

    C’est un art de l’autodérision qui montre la trivialité et non la noblesse.

    Tout objet issu de la technique peut devenir une œuvre d’art.

    Le pop’art est un mouvement artistique apparu en Grande-Bretagne aux débuts des années 50 et aux États-Unis aux débuts des années 60 qui utilise et détourne les objets liés à la société de consommation en utilisant les codes de la publicité et de la culture populaire.

    On retrouve dans le pop’art toutes les icones de la culture de masse. Les matériaux issus de l’industrie moderne, le plastique et la peinture acrylique. Le pop’art est apparu en réaction contre l’expressionisme abstrait des années 40.

    Ce qui doit passer sur la toile n’est pas qu’une image mais un fait ou une action, le peintre de l’action painting est un visionnaire de la réalité intérieure.

    Le renouvellement infini de la perception à travers l’œuvre d’art.

    Comme l’a montré Bergson l’artiste est celui qui est doté d’une forme d’intuition métaphysique. Comme l’a montré l’approche phénoménologique c’est le spectateur qui crée le sens de l’œuvre d’art.

    Comme le souligne Merleau-Ponty la peinture nous fait naitre au monde et sollicite notre corps en tant que visible et voyant : « ce n’est pas à l’objet physique que mon corps peut être comparé c’est à l’œuvre d’art »

    La peinture offre au regard la texture imaginaire du réel. Dans tous les cas l’art constitue une expérience insolite pour le spectateur comme pour l’artiste.

    <o:p> </o:p>

    IV)      Conclusion<o:p></o:p>

    L’art n’a pas pour seule fonction d’embellir la réalité, le beau n’est pas un critère valable pour caractériser l’art dans toute sa complexité. En effet la laideur peut avoir sa place légitime dans l’art.

    C’est pourquoi il conviendrai mieux de définir l’art comme ce qui nous apprend à voir. Comme l’affirmait Paul Klee : « l’art ne reproduit pas la visible ; il rend visible » ce qui vient des profondeurs de l’être. L’art a en ce sens un enjeu ontologique (Merleau-Ponty).

    <o:p> </o:p>


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  • Séquence 6

    La religion<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    La religion est un phénomène humain universel. L’Homme cherche à comprendre le sens de son existence de sa finitude et se pose des questions métaphysiques.<o:p></o:p>

    Quel est le rapport entre la religion et la raison ?<o:p></o:p>

    Peut-on être à la fois philosophe et religieux, scientifique et croyant ?<o:p></o:p>

    En outre la croyance religieuse doit-elle s’appuyer sur un savoir (une révélation, une tradition d’interprétation des textes) ou bien le croyant peut-il établir une forme directe de lien à Dieu.<o:p></o:p>

    Enfin la religion ne peut-elle pas être considéré comme une aliénation pour l’Homme ?<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)            Le sens du sacré et du religieux<o:p></o:p>

    A) L’étymologie incertaine du mot « religion » <o:p></o:p>

    Religion vient du latin religion (croyance, culte, sentiment) et provient soit de relegere (recueillir, rassembler, relire avec soin) Cicéron définit la religion comme « ce qui prend soin du divin et le recueille » soit du reliagare (relier, rattacher) Lactance définit la religion comme ce qui relie les Hommes à une ou des puissances divines (lien vertical) mais c’est aussi ce qui relie les Hommes entre eux en leur donnant une culture commune.<o:p></o:p>

    Plus généralement on peut définir la religion comme un ensemble de croyance de récit, de pratique et de tradition définissant un certain rapport de l’Homme avec le sacré.<o:p></o:p>

    Une religion est différente que l’athéisme (absence de religion) et est différente que l’agnosticisme (pas d’opinion)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) Le sacré et le profane<o:p></o:p>

    Du latin profanus qui signifie celui qui n’est pas consacré, est à la religion, devant le temple)<o:p></o:p>

    Le profane se définit en opposition à la notion du sacré.<o:p></o:p>

    Du latin sacer qui signifie ce qui est séparé des choses profanes, ordinaires, par des interdictions rituels. Durkheim dit « les choses sacrés sont celles que les interdits protègent et isolent »<o:p></o:p>

    Le sacré est ce qui correspond à la religion et au culte et qui est l’objet à la fois de vénération et de crainte car le sacré incarne le mystère de l’inconnaissable.<o:p></o:p>

    Le sacré s’oppose au profane auquel pourtant il donne sens et force car le sacré constitue une vision organisée et globalisante du monde permettant à l’Homme de se situer de façon significative.<o:p></o:p>

    On peut opposer le sacré au profane comme la transcendance s’oppose à l’immanence et comme le domaine du divin s’oppose à celui de l’humain.<o:p></o:p>

    Selon Rudolf Otto le sacré suscite un sentiment d’effroi mais aussi d’émerveillement de l’Homme devant le monde. Le sacré constitue une expérience spontanée individuelle et collective de notre présence au monde. Néanmoins on peut se demander si le rapport collectif au sacré suppose nécessairement la médiation de l’Église (ekklesia en grec qui veut dire assemblée)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  Religion naturelle et religion révélée<o:p></o:p>

    La religion révélée comme le christianisme, l’islam ou le judaïsme suppose la médiation d’un témoignage, la transmission d’un enseignement par des textes sacrés. Par opposition à la religion naturelle et la connaissance de Dieu de façon directe, par la conscience ou la raison (religion des philosophes). <o:p></o:p>

    Dans la religion naturelle on distingue le théisme du déisme :<o:p></o:p>

    - le déisme est la doctrine qui rejette les dogmes révélés en admettant l’existence d’un être suprême dont les attributs sont inconnaissables.<o:p></o:p>

    Voltaire critique le fanatisme, le dogmatisme, il prône un retour à la religion naturelle qui a pour seule culture l’adoration intérieure de Dieu et la soumission à la morale. Il revendique le développement de la raison de l’esprit critique : « il n’y a pas d’autres remèdes à cette maladie épidémique [le fanatisme] que l’esprit philosophique ».<o:p></o:p>

    - le théisme revendiqué par Rousseau admet l’existence d’un dieu unique, cause transcendante du monde dont on peut connaître la nature par la conscience.<o:p></o:p>

    Enfin il est possible d’adopter une position fidéiste (du latin fides), Pascal dit « c’est le cœur qui sent dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi, Dieu sensible au cœur, non à la raison »<o:p></o:p>

    En bref, il est possible d’aborder la religion par le voie de l’intériorité en s’appuyant sur la raison, la conscience ou le cœur. Cette voie comprend un caractère universel. Mais il est aussi possible d’analyser de l’extérieur la religion en expliquant le fait religieux de façon sociologique (Durkheim) ou en cherchant à comprendre les représentations collectives liées à l’inconscient (philosophes du soupçon)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    II)         L’analyse objective et la critique du fait religieux<o:p></o:p>

    A) La religion comme réalité sociale : Durkheim <o:p></o:p>

    Durkheim énonce le principe méthodologique qui doit gouverné le travail du sociologue : « les faits sociaux doivent être traités comme des choses »<o:p></o:p>

    Une chose est « ce qu’on connaît du dehors […] par voie d’observation et d’expérimentation »<o:p></o:p>

    Une idée est « ce que l’on connaît du dedans par un acte d’invitation ou de sympathie »<o:p></o:p>

    Le sociologue devra considérer la diversité des croyances  et des rites comme des faits observables du dehors en se demandant quel est le dénominateur commun à toutes les religions.<o:p></o:p>

    Il se situe dans une problématique évolutionniste en recherchant les forces élémentaires de la vie religieuse dans les sociétés simples comme les tribus.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)  Comment se manifeste le phénomène religieux<o:p></o:p>

    Le fait religieux apparaît toujours sous forme de croyance et de rites, c’est-à-dire de représentations collectives. Il y a un lien intrinsèque entre la croyance (aspect mental) et le rite (aspect pratique)<o:p></o:p>

    Pour Durkheim les rites peuvent avoir plusieurs fonctions :<o:p></o:p>

    - une fonction commémorative qui permet de rattacher le groupe à son passé mythique<o:p></o:p>

    - une fonction expiatoire et cathartique qui permet de conjurer les sorts et de purger les passions.<o:p></o:p>

    Durkheim définit la religion comme « une chose éminemment collective »<o:p></o:p>

    « une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’es-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église tous ceux qui y adhèrent »<o:p></o:p>

    on peut distinguer la religion de la magie : la magie est une forme dérivée de la religion elle n’a pas d’Église et ses pratiques marginalise l’individu.<o:p></o:p>

    La magie peut se rapprocher de l’irrationnel et du surnaturel et peut être opposé à la science.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  Pourquoi le phénomène religieux ?<o:p></o:p>

    Les représentations religieuses sont des figurations symboliques de la collectivité elle-même et les pratiques rituelles en sont les modes d’action : la religion constitue la médiation par laquelle la société se lie à elle-même. La religion est « une expression raccourcie de la vie collective toute entière. L’idée de la société est l’âme de la religion » (Durkheim)<o:p></o:p>

    Les croyances assurent l’intégration des individus aux idéaux collectifs tandis que les rites renforce les liens, les valeurs, et les sentiments communs.<o:p></o:p>

    Ainsi la religion constitue une forme de conscience collective. On peut alors se demander quels sont les mécanismes psychologiques et sociaux inconscient producteurs de religion.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) La religion « soupçonnée » d’aliénation<o:p></o:p>

    a)  La religion comme narcotique (Marx)<o:p></o:p>

    Marx considère que la religion est : « l’opium du peuple », elle console les Hommes de leur misères présentes en leur faisant espérer un au-delà meilleur mais cette espérance ne guérit pas la misère elle ma masque comme une drogue qui endort un malade.<o:p></o:p>

    La religion a une fonction sociale et un fondement anthropologique (l’Homme fait la religion)<o:p></o:p>

    Marx a été influencé par Feuerbach qui considère que « Dieu est le miroir de l’Homme »<o:p></o:p>

    Selon Marx : « le religieux n’est que le reflet du monde réel »<o:p></o:p>

    La critique marxiste de la religion débouche sur la pratique communiste pour supprimer les inégalités sociales.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  La religion comme perversion (Nietzsche) <o:p></o:p>

    Nietzsche critique la morale judéo-chrétienne qui véhicule des valeurs négatives décadentes de culpabilité de mauvaise conscience. C’est la volonté de puissance qui se trouve atteint de perversion. L’Homme se compare à cet être parfait et ne voit plus que ces défauts. Il doit payer ses dettes par des sacrifices pour délivrer l’humanité de cette aliénation, il faut proclamer la mort symbolique de Dieu.<o:p></o:p>

    « Dieu est mort ! Dieu est mort et c’est nous qui l’avons tué »<o:p></o:p>

    Il s’agit d’en fini avec un personnage mythique source de remords, de ressentiments pour l’Homme. Il n’y a pas d’arrière monde, il faut assumer la vie pleinement. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)   La religion comme illusion (Freud)<o:p></o:p>

    La religion répond à un désir de protection d’où la croyance dans « le règne bienveillant de la providence divine ». L’état de vulnérabilité que connaît l’enfant éveille en lui le désir d’être aimer. D’où la croyance en une force protectrice en réponse à ce désir.<o:p></o:p>

    La religion est la névrose obsessionnelle de l’humanité qui dérive du complexe d’Œdipe et du rapport de l’enfant au père.<o:p></o:p>

    Comme toutes névrose elle est faite de la répétition d’actes, de parole, et l’Homme a recourt à des images pour apaiser son angoisse.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Mais la religion même si elle n’est qu’une illusion n’aide-t-elle pas l’Homme à mieux vivre n’est elle pas la promesse d’un bonheur infini.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    III)      L’approche subjective du sentiment religieux<o:p></o:p>

    A) Dieu parle au cœur (Pascal)<o:p></o:p>

    Pascal affirme « misère de l’Homme sans Dieu, félicité de l’Homme avec Dieu » c’est par la foi c’est-à-dire la révélation immédiate de Dieu obtenue par le cœur que l’Homme accède à la plénitude de son existence.<o:p></o:p>

    Pascal entend emporter l’adhésion d’un athée par une forme de calcul de probabilité au service de la foi ne pouvant trancher sur l’existence de Dieu, il faut choisir soit parier pour ou contre l’existence de Dieu soit s’abstenir mais l’abstention est intenable d’un point de vue moral : car nous sommes embarqués car le tragique de l’existence nous oblige à parier. On a infiniment plus d’avantages à parier pour que contre :<o:p></o:p>

    - puisqu’on a autant de chance de gagner que de perdre<o:p></o:p>

    - puisque tout jeu hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude, et néanmoins il hasarde certainement le fini (un enjeu limité) pour gagner incertainement l’infini, sans pêcher contre la raison.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Alors il serai imprudent de ne pas parier pour l’infini, on a donc « rien à perdre, tout à gagner » en pariant pour l’existence de Dieu.<o:p></o:p>

    La conversion de l’Homme à Dieu est la condition de son salut. De plus le postulat de l’existence de Dieu peut être considéré comme le moteur de l’action vertueuse.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) Dieu comme postulat de la raison pratique (Kant)<o:p></o:p>

    La liberté, l’immortalité de l’âme et l’existence de Dieu constitue trois idées métaphysiques ou postulats.<o:p></o:p>

    Il parle de la religion dans les limites de la simple raison en indiquant que la foi peut raisonnablement espérer que quelque chose de bon résultera de la bonne conduite de l’Homme.<o:p></o:p>

    Tant que l’Homme a un penchant faible méchant, il peut néanmoins trouver son humanité dans la vertu.<o:p></o:p>

    Le christ représente le bon principe qui incarne la vertu sublime d’obéissance à la loi et à la mort.<o:p></o:p>

    L’imitation de la moralité du christ permet un progrès infini pour l’Homme. La raison exige que la conversion de l’Homme soit organiser en une Église rationnelle exprimant le désir du royaume de Dieu dans une prière publique. <o:p></o:p>

    On peut distinguer le domaine de la foi, de la croyance du domaine de la science. La foi a une connotation religieuse, elle est subjective mais trouve sa légitimité dans le domaine pratique tandis que la croyance est une opinion subjective relative.<o:p></o:p>

    Par opposition la science est légitime d’un point de vue théorique. La science « est une croyance suffisante aussi bien subjectivement qu’objectivement ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Cependant en voulant rationnaliser la religion ne manque-t-on pas l’essence de la religion. La religion ne relève-t-elle pas plus de l’intuition que de l’intelligence abstraite.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  La nouvelle alliance : l’intuition et l’intelligence (Bergson)<o:p></o:p>

    Les phénomènes humains relève de l’intuition tandis que les lois de la matière sont dégagées de l’intelligence qui opère dans les sciences pour l’analyse et la synthèse.<o:p></o:p>

    « Nous expliquons la nature et nous comprenons la vie psychique » (Dilthey)<o:p></o:p>

    Pour Bergson l’expérience mystique est subjective, elle est du domaine de l’intuition métaphysique or cette expérience mystique ne peut se transmettre, s’expliquer et est de l’ordre de l’inéfatale.<o:p></o:p>

    Il distingue deux types d’expérience religieuse :<o:p></o:p>

    - la religion statique qui désigne l’ensemble des religions primitives et plus largement l’institution religieuse fermée ayant une fonction essentiellement sociale.<o:p></o:p>

    « L’Homo sapiens seul être doué de raison est le seule aussi qui puisse suspendre son existence à des choses déraisonnables.<o:p></o:p>

    La religion statique fournit une assurance contre la dépression et engendre des mythes de survie mais elle maintient la stagnation.<o:p></o:p>

    - la religion dynamique qui coïncide avec l’effort créateur de la vie avec le mysticisme chrétien qui se concrétise dans l’action. Ce sont les héros de la vie morale.<o:p></o:p>

    Ils sont animés par le feu divin, le feu sacré ; ils peuvent aider l’Homme à s’améliorer. Cette émotion « se propage d’âme en âme ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Cette religion permet de se transcender.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    IV)      Conclusion<o:p></o:p>

    Malgré le « désenchantement du monde » annoncé par Max Weber, on peut néanmoins évoquer au 21° siècle un retour du religieux. Certes l’Homme peut se détourner des textes sacrés pour saisir le monde à travers un langage logique, mais il demeure en lui un besoin métaphysique. La religion peut apporter une réponse à ce besoin.<o:p></o:p>

    Ainsi la religion renvoie avant tout à l’expérience vécue intransmissible. Elle concerne l’individu dans son être total dans son cœur et sa raison. La religion est un droit et ne peut s’imposer par la force d’où la laïcité qui est le plus précieux héritage des lumières.<o:p></o:p>

    Comme le soutient Frédéric Lenoir « quelque soit nos croyances l’important n’est-il pas de cultiver et de promouvoir ses valeurs universelles qui nous unissent et dont déprend l’avenir de toute l’humanité, la justice, la liberté, l’amour ? »<o:p></o:p>


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  • Séquence 7<o:p></o:p>

    La raison et le réel<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    La raison vient du latin ratio (calcul, compte) et du grec logos (étude)<o:p></o:p>

    L’opinion vient du latin opinio (croyance) et du grec doxo (opinion commune)<o:p></o:p>

    La vérité vient du latin veritas et du grec aletbeia (dévoilement, la levée du voile)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La vérité s’oppose à l’erreur (représentation non adéquate de l’objet)<o:p></o:p>

    La vérité s’oppose au mensonge (domaine moral)<o:p></o:p>

    La vérité s’oppose à l’illusion [vient de illudere se moquer de] (point de vue existentialiste)<o:p></o:p>

    C’est seulement à partir du XIX° siècle avec Nietzsche que l’illusion acquiert une fonction positive, vitale, de même Freud.<o:p></o:p>

    En outre, on peut affirmer que les choses sont en elle même ni vraie ni fausse. Ce sont les idées que nous avons des choses et les jugements que nous fermons sur elle qui sont vrais ou faux.<o:p></o:p>

    Et si la vérité est l’œuvre du jugement et donc de la raison peut-on dire que l’opinion ne joue aucun rôle dans la recherche de la vérité.<o:p></o:p>

    On pourra se demander si la recherche de la vérité et de la connaissance suppose nécessairement un rejet de l’opinion ou bien si elle peut d’une certaine manière tirer profit de l’opinion en la dépassant c’est à dire en la considérant comme un premier degré de connaissance. Autrement dit l’opinion constitue-t-elle pour la connaissance un obstacle ou un moyen.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)            La raison et l’opinion<o:p></o:p>

    1)  Le préjugé, l’opinion et le jugement<o:p></o:p>

    Le préjugé renvoi au degré le plus bas de la rationalité car il ne sollicite pas la conscience.<o:p></o:p>

    Il y a un danger du préjugé qui peut être source de violence, de passivité, d’hétéronomie (contraire d’autonomie)<o:p></o:p>

    - l’opinion est un degré un peu plus élevé car elle suppose une réflexion empirique qui ont une utilité concrète mais elle a quelques faiblesses pour le domaine épistémologique et scientifique car elle a une valeur relative particulière et contingente par opposition à la science qui est universelle absolue et nécessaire.<o:p></o:p>

    - le jugement seul permet de distinguer le vrai du faux, le bien du mal et d’établir une connaissance universelle, il sollicite notre raison, notre penser (« penser c’est juger » Kant)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2)  La dialectique platonicienne de la connaissance<o:p></o:p>

    La dialectique socratique peut se définir comme l’art du dialogue et de la discussion « se connaître c’est se ressouvenir ». <o:p></o:p>

    Chez Platon la dialectique désigne la démarche par laquelle l’Homme s’arrache à la connaissance sensible pour parvenir sensiblement à la connaissance des Essences ou idées dans le monde intelligible.<o:p></o:p>

    Elle comprend 3 moment : la dialectique ascendante, contemplante et descendante.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    A)  La dialectique ascendante<o:p></o:p>

    Elle est illustrée chez Platon par le mythe et l’allégorie de la caverne.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Polycopié<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Niveaux<o:p></o:p>

    Type de connaissances<o:p></o:p>

    Objet de conscience<o:p></o:p>

    Monde concerné<o:p></o:p>

    Science (épistème)<o:p></o:p>

    Conscience rationnelle intuitive (noétique)<o:p></o:p>

    Idée du bien anti pathétiques<o:p></o:p>

    Idées / essences<o:p></o:p>

    Monde intelligible (conçu) ou « monde du jour »<o:p></o:p>

    Conscience rationnelle discursive (dianoétique)<o:p></o:p>

    Objets mathématiques<o:p></o:p>

    Opinion (doxa)<o:p></o:p>

    Croyance<o:p></o:p>

    Objets sensibles <o:p></o:p>

    Monde sensible (perçu) ou « monde de la caverne »<o:p></o:p>

    Imagination <o:p></o:p>

    Ombre des objets sensibles<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Schéma de la dialectique ascendante<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La dialectique ascendante décrit le passage du monde de l’opinion au monde de la science.<o:p></o:p>

    a)   Le monde de l’opinion<o:p></o:p>

    C’est une représentation trompeuse du réelle, elle concerne les objets sensibles et comporte deux niveaux : <o:p></o:p>

    - l’imagination (elle ne connaît que les ombres et images des objets sensibles. L’imagination est le degré le plus bas du monde sensible [confusion et imprécision])<o:p></o:p>

    - elle connaît les objets eux-mêmes avec la sensibilité or nos sens nous trompent (exemple : illusion d’optique). Le monde sensible est discrédité.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)   la rupture nécessaire entre le monde de l’opinion et le monde de la science<o:p></o:p>

    Le monde intelligible ne saurait émaner du monde sensible de même que le parfait ne saurait émaner de l’imparfait c’est pourquoi l’âme doit s’isoler « le plus complétement en elle même en voyant promener le corps [et rompre] tout commerce et tout contact avec lui pour essayer de saisir le réel. » Platon<o:p></o:p>

    Le corps est une entrave et une connaissance véritable.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)    La science<o:p></o:p>

    Il est nécessaire pour l’Homme de franchir des paliers dans le monde intelligible :<o:p></o:p>

    - la connaissance rationnelle<o:p></o:p>

    - discursive mathématique<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La connaissance mathématique fondée sur le raisonnement et la logique possède une certaine rigueur mais demeure imparfaite. Le géomètre a recours a des figures sensibles pour représenter les objets géométriques. <o:p></o:p>

    De plus le raisonnement mathématique est prisonnier des hypothèses de départ, raisonnement hypothético-déductif.<o:p></o:p>

    Des vérités auxquelles il parvient sont hypothétiques et relatives aux hypothèses de départ. Or ce qui intéresse Platon c’est atteindre la vérité absolue d’où le degré à franchir la connaissance rationnelle intuitive ou noétique qui permet de connaître les idées. Elle permet de remonter en déca des hypothèses. Connaissances anhypothétique (sans hypothèses). Elle trouve dans le monde des idées le fondement des hypothèses « l’âme va de l’hypothèse au principe absolu » Platon.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B)  La dialectique contemplante<o:p></o:p>

    Une fois parvenu dans le monde intelligible le philosophe va contempler activement le monde des idées en prenant conscience de l’articulation des idées. Il y a autant d’idées qu’il y a de noms communs. Il y a une idée de chaque type d’objet.<o:p></o:p>

    Le philosophe s’aperçoit de la rationalité du monde fut éligible, il est a ce titre dialecticien. « Le dialecticien [est] celui qui atteint à la connaissance de l’essence de quelque chose » Platon<o:p></o:p>

    Le philosophe est celui qui mesure l’ensemble de la connaissance et qui peut en déterminer les degrés.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  La dialectique descendante<o:p></o:p>

    Lorsque le philosophe a acquis une connaissance suffisante du monde des idées, il a le devoir de redescendre dans le monde sensible (représenté par la caverne). Il doit libérer les autres Hommes encore enchainés au monde sensible et comme seuls à détenir le savoir ils peuvent diriger la cité et déclare se servant de la raison.<o:p></o:p>

    Les philosophes s’opposent au tyran qui demeure en proie à leurs passions, à la partie la plus basse de leurs âmes, la sensibilité<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  L’opinion considérée comme un obstacle a surmonté d’un point de vue épistémologique<o:p></o:p>

    Bachelard oppose l’esprit scientifique à l’esprit poétique car le chercheur ne doit pas s’émerveiller devant le réel en utilisant son imagination, se sensibilité, il doit au contraire avoir une distance critique vis à vis du réel. Il doit aussi se défaire des préjugés, des dons, des opinions, des obstacles épistémologiques.<o:p></o:p>

    Seule la raison peut produire des concepts dans une visée universelle. Il faut procéder a une purgation de nos passions : catharsis intellectuelle. Il faut également procédés à une psychanalyse de la connaissance de tout ce qui est de l’ordre de la subjectivité. Le fait scientifique n’est jamais donné de façon immédiate, brute toujours construite de façon médiate pas des outils conceptuels et techniques.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    II)         Raison et vérité<o:p></o:p>

    1)  Du bon usage de l’intuition et de la déduction<o:p></o:p>

    Descartes s’inscrit dans la continuité de Platon il défend une thèse rationaliste. La raison permet d’atteindre la vérité universelle.<o:p></o:p>

    Descartes situe l’origine des idées en dieu qui sème en l’esprit les idées innées. Il défend une position innéiste.<o:p></o:p>

    Les idées vraies claires ou distinctes sont des idées innées (l’idée de Dieu de l’esprit du corps, du triangle et de façon générale toutes celles qui représente des essences vraies et invariables).<o:p></o:p>

    L’Homme accède à des idées innées grâce à l’intuition intellectuelle.<o:p></o:p>

    « L’intuition est la conception d’un esprit pur et attentif […] qui nait de la seule lumière de la raison et qui, étant plus simple, est par suite plus sure que la déduction même »<o:p></o:p>

    L’intuition est un mode d’accès immédiat à la vérité tandis que la déduction est un mode d’accès médiat à la vérité qui s’appuie sur l’association des idées.<o:p></o:p>

    L’esprit peut former des idées adventices à partir de l’expérience. Descartes dit que ces idées adventices « semble être étrangère et venir de dehors »<o:p></o:p>

    Les idées factices : l’esprit utilise des éléments fournis par des éléments adventices et les combine par l’imagination. L’esprit crée des êtres chimériques comme le centaure, la sirène, le cheval ailé.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2)  Vérité absolue et vérité relative<o:p></o:p>

    a)  L’idéal platonicien de la vérité absolue<o:p></o:p>

    Pour Platon la vérité est atteinte au terme de la dialectique ascendante de la connaissance qui suppose que l’âme se détache de la corruption du corps. C’est par la théorie de la réminiscence que l’âme atteint la vérité.<o:p></o:p>

    Pour Platon l’âme est immortelle dans sa partie rationnelle elle a donc contempler la vérité dans le monde des idées avant d’être incarnés dans le corps, c’est dans le dialogue en général et la maïeutique en particulière que l’esprit ressort d’un savoir antérieur.<o:p></o:p>

    Pour Socrate la recherche et le savoir ne sont au total que réminiscence.<o:p></o:p>

    Le dialogue fait émerger une vérité en commun.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  La vérité comme « erreur rectifiée » (Bachelard)<o:p></o:p>

    Bachelard soutient le caractère relatif dialectique et mouvant de la vérité. Il affirme de « il n’y a pas de vérité première, il n’y a que des erreurs premières »<o:p></o:p>

    La thèse de Bachelard sera reprise par Popper et il affirme que « nos erreurs peuvent être instructives, d’un point de vue pédagogique et épistémologique » <o:p></o:p>

    L’erreur est toujours la marque d’une audace d’une prise de risque d’une remise en question de certaines théories, idées.<o:p></o:p>

    On rejoint le concept des coupures épistémologiques de Bachelard.<o:p></o:p>

    En outre selon Popper les théories doivent être falsifiables en puissance. Pour cela on doit faire des tests empiriques et cruciaux.<o:p></o:p>

    Selon Popper « un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfutées par l’expérience »<o:p></o:p>

    Il y a un dialogue qui s’instaure entre la théorie et l’expérimentation « le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider de la réfuter ou encore de la tester »<o:p></o:p>

    Popper analyse l’expérience du point de vue critique, l’expérience peut servir à dire « non » c’est à dire à rejeter des théories erronées d’où sa thèse falcificacioniste : « la falsifiabilité, et non la vérifiabilité d’un système, qu’il faut prendre comme critère de démarcation » entre sciences et non sciences.<o:p></o:p>

    La pseudoscience est une « théorie vague » comme l’astrologie.<o:p></o:p>

    Les astrologues formulent à la manière des devins leur « interprétation et prophéties de manière suffisamment vague pour faire bon marché ».<o:p></o:p>

    Une théorie scientifique véritable doit être précise exacte pour en courir le risque de la réfutation.<o:p></o:p>

    Seul le concept comme l’a montré Hegel peut produire le savoir universel. Popper critique également les théories qui explique tout comme la psychanalyse et le marxiste. Freud raisonne par induction en postulant que l’inconscient est la cause invisible de symptômes échappant à la conscience.<o:p></o:p>

    Le marxisme est une forme de dogmatisme et d’historicisme. Selon Popper il est faux de croire que le futur est conditionné par le présent. De plus les marxistes attribuent automatiquement la position d’un adversaire à ces préjugés de classe.<o:p></o:p>

    D’où la conclusion de Popper « une théorie qui n’est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvu de caractère scientifique, pour les théories l’irréfutabilité n’est pas (comme on l’imagine souvent) vertu mais défaut »<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  Vérité formelle et vérité matérielle<o:p></o:p>

    La vérité formelle ou logique consiste dans l’accord de la pensée avec elle-même.<o:p></o:p>

    Cette vérité formelle est l’accord d’une connaissance avec les lois universelles de l’entendement et de la raison.<o:p></o:p>

    La vérité formelle caractérise seulement la cohérence d’énoncés non empirique.<o:p></o:p>

    La vérité matérielle ou objective, consiste dans l’accord de la pensée avec les données de l’expérience « la vérité matérielle doit consister dans l’accord d’une connaissance avec un objet déterminé auquel elle est rapportée »<o:p></o:p>

    Le phénomène s’oppose à la chose en soi d’un point de vue empirique. <o:p></o:p>

    Ex : les sciences physiques et expérimentales cherchent à établir des vérités matérielles en se confrontant à la réalité vécue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    III)      Conclusion<o:p></o:p>

    On peut dire que l’opinion peut avoir une utilité dans la vie quotidienne car elle nous renseigne sur la nocivité des choses pour nous. Mais l’opinion demeure subjective particulière instable dans le domaine épistémologique.<o:p></o:p>

    Mais il faut éviter de tomber dans le dogmatisme qui enferme l’Homme dans des certitudes absolues.<o:p></o:p>

    Le scepticisme à l’opposé du dogmatisme n’est pas un point de vue en science.<o:p></o:p>

    Le scepticisme nie la possibilité de connaitre avec certitude la réalité telle qu’elle est en soi (cf. pyrron)<o:p></o:p>

    Il semble plus prudent en science d’adopter une position intermédiaire qui est le criticisme. Dans tous les cas la raison demeure l’instrument principal au service de la vérité et de l’opinion.<o:p></o:p>


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