• L.A L’illusion comique Corneille Acte IV Scène 7

    L’illusion comique

    Acte IV Scène 7  
    Corneille<o:p></o:p>

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    I)             Introduction<o:p></o:p>

    1)  Situation<o:p></o:p>

    A)   Les contextes<o:p></o:p>

    a)    Historique et politique<o:p></o:p>

    Nous sommes pendant la seconde moitié du XVII° siècle, sous le « roi soleil » et la monarchie absolue de droit divin de Louis XIV où le règne est long. C’est une période de grandeur et de gloire en alternance avec des situations difficiles (taxes) qui peuvent affaiblir le royaume. Le symbole de Versailles domine.<o:p></o:p>

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    b)    Social et culturel<o:p></o:p>

    C’est une société inégalitaire : d’une part les nobles et le clergé et d’autres part le peuple (artisans et paysans). La vie culturelle existe dans les grandes villes à travers les salons, la vie de château et les cafés. La vie à la cour est le carrefour des idées qui sont mis en avant par les beaux esprits. Il y a une floraison dans les différents domaines (classicisme).<o:p></o:p>

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    c)     Littéraire<o:p></o:p>

    Le classicisme est un mouvement du XVII° siècle dont les chefs de file sont Racine, Boileau, Molière et La fontaine. Il est caractérisé par le thème de la centralisation autour du roi Louis XIV, de la mesure, la bienséance et des valeurs morales. Le classicisme suit des règles (règles des trois unités), les auteurs veulent imiter les latins et grecs qui sont des modèles universels de clarté et de raison. Pourquoi la morale est omniprésente ? Dans différentes cultures on a souvent eu la même vision de l’artiste dans trois périodes :<o:p></o:p>

    -        V° siècle avant JC (Périclès et Athènes)<o:p></o:p>

    -        I° siècle après JC (Rome et Auguste 1er empereur)<o:p></o:p>

    -        XVII° siècle (Louis XIV)<o:p></o:p>

    L’artiste n’est pas là seulement pour créer quelque chose de divertissant ou de beau, il doit chercher à travers son œuvre l’universalité et l’éternité (intéresse n’importe qui et n’importe quand et traite de thèmes universels et utilise une langue sobre, claire et pure ; l’auteur s’efface de son œuvre) Les règles permettent la perfection de l’œuvre et donc la grandeur de l’Homme crée l’humanisme et s’élève par la pensée et la parole. Le seul grand thème éternel et universel est la morale au niveau de l’Homme (étymologie de morale è mos, moris = règle, loi, coutume). Tous les écrivains du XVII sont des moralistes (d’argumentation directe ou indirecte è morale sur la société, humaniste ou sur l’honnête homme)<o:p></o:p>

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    B)   Biographie de l’auteur <o:p></o:p>

    Pierre Corneille, poète et dramaturge français né à Rouen le 06 juin 1606 et décédé à Paris le 1er octobre 1684.

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    Fils de la haute bourgeoisie de robe, Pierre Corneille fait de brillantes études chez les Jésuites et exerce la charge d'avocat général à la table de marbre du Palais pendant vingt ans. Il se fait d'abord connaître et apprécier grâce à ses comédies telles Mélite en 1628. Il est ensuite remarqué par Richelieu qui lui verse une pension. Cette association s'achève avec Le cid qui vaut à Corneille la gloire nationale et inaugure une série de chefs-d'œuvre. Si Corneille a été plus tard délaissé au profit de son rival Racine, et qu'il mourut dans l'indifférence et le plus grand dénuement, il est aujourd'hui considéré comme le fondateur du théâtre classique français. Ses œuvres au style oratoire et limpide rassemblent des personnages héroïques exceptionnels confrontés à des situations tout aussi exceptionnelles. C'est parce que Corneille croyait en la responsabilité de l'homme que ses personnages ne sont jamais submergés par la passion mais guidés par leur raison.

    C)   L’œuvre<o:p></o:p>

    Année 1635 è quand Corneille écrit  cette pièce, juste avant « Le Ciel » qui lui approuvera la gloire totale.

    Ce n’est pas sa 1ère pièce, elle est un succès.

    Corneille, dramaturge tragique est en fait au début de sa vie un comique.

    Il écrira plus de 20 pièces après L’illusion comique.

    Il est dans l’écriture de la tragicomédie è plait énormément, et cette pièce est le meilleur exemple du genre dans le théâtre français.

    Le Cid : moitié tragi-comédie moitié classique è pièce charnière.

    Titre : « illusion » renvoie à toute la théorie du mouvement baroque.

    « Comique » différent de drôle, plaisant ; ici originel è théâtral (comos en grec è masque de théâtre).

    L’illusion comique est une pièce argumentative (pièce à thèse).

    La structure de cette pièce est complexe car corneille veut montrer la capacité extraordinaire du théâtre avec la perfection de l’illusion

    Mais elle est aussi complexe à cause de la structure de la pièce et de l’emboitement à trois niveaux de cette pièce

    Nous avons ici à faire à une tragicomédie : c’est un pièce qui mélange les genres, les pièces è proche de l’esthétique baroque. La pièce est marquée par la fantaisie et par les choix des personnages.

    Cependant le discours est brillant, très dynamique : on jongle avec les mots (un personnage est beau parleur). De plus la poésie est présente avec le merveilleux et Alcandre ou encore l’épique et matamore è le mélange de registres est une des particularités et des richesses de cette pièce.

    Ce n’est pas une pièce classique, elle est comparable à un monstre à cause de la diversité du théâtre qui fait l’éloge des possibilités théâtrale et du mélange des genres

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    D)   L’extrait<o:p></o:p>

    Nous sommes à la fin d’un très long monologue, qui est ici un véritable monologue tragique è Clindor vient d’être condamner à mort et il fait donc une introspection dont il ressort grandit. C’est une épreuve de vérité où il exprime la vérité, il n’y a plus de faux semblants. On voit le parcours de Clindor où il a trompé tout le monde et où il progresse moralement. La peur est visible, il avoue son angoisse, sa terreur qui provoque la pitié. La double énonciation fait ressentir le semblant du spectateur.

    Clindor suite à un duel ayant tué son adversaire est envoyé en prison. Le plan d’évasion a été mis en place par Lise pour que Clindor puisse échapper à la mort. Corneille évite que le public tourne vers le tragique. Par l’intrigue et la double énonciation on arrive à un sauvetage d’une mort injuste et non-justifiée è catharsis.

    Clindor est sur le point d’être mis à mort mais ceci sort du cadre de la tragicomédie et va plutôt vers la tragédie et le déploiement du héros.

    L’épreuve est soldée par la mort. Le personnage gagne en grandeur et gagne des qualités profondes qu’il n’avait pas conscience.

    Par la loi il va devoir être tué à son tour, il est seul face à son destin. Ce héros est aussi rempli d’un amour qu’il découvre, son amour pour Isabelle est adouci par son dernier jour en vie.

    Corneille tente un exercice réussi de monologue tragique. Tous les thèmes tragiques accompagnent la maturation du personnage.

    La double énonciation permet au spectateur de connaître l’empêchement de l’exécution de Clindor qui est ému par le désespoir. Corneille incarne donc l’excellence du monologue tragique.

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    2)  La lecture<o:p></o:p>

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    3)  Intérêt général du texte<o:p></o:p>

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    4)  Problématique / plan<o:p></o:p>

    - Une situation tragique pour traduire un climat de terreur

    - Le jeu des registres tragique et pathétique pour aller de la terreur à la consolation

    - Un monologue double qui apparaît comme l’épreuve de vérité

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    II)          Écriture <o:p></o:p>

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         I.         Une situation tragique pour traduire un climat de terreur<o:p></o:p>

    A)   Un condamné à mort<o:p></o:p>

    Tout contribue à rendre la situation à Clindor sans issue. L’adverbe demain rappelle l’imminence de son supplice, que rien ne peut empêcher ni retarder : chacun souhaite sa mort et Clindor lui-même juge sa perte certaine. Inéluctable, son châtiment lui apparaît d’autant plus tragique qu’il lui semble injuste. Adraste est ce déloyal qui l’a attaqué en premier. Lui n’a fait que se défendre et on transforme son courage en crime. Deux vers résument le revirement de son sort.

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    B)   Une vision de cauchemar<o:p></o:p>

    L’angoisse de Clindor s’accroit du fait qu’il imagine par avance les détails et circonstances de son exécution. Il voit le honteux appareil de l’échafaud ; il a devant les yeux ses bourreaux, les funestes ministres ; il entend déjà la lecture de l’arrêt fatal. Clindor se figure même déjà en train de sortir de prison les fers aux pieds sous les huées de la foule. L’usage constant du présent de l’indicatif actualise ce cauchemar et lui donne une force impressionnante. C’est le but de toute hypotypose.

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      II.         Le jeu des registres tragique et pathétique pour aller de la terreur à la consolation<o:p></o:p>

    A)   Un condamné pathétique<o:p></o:p>

    À mesure que la vision de ce cauchemar s’impose à l’esprit de Clindor, l’épouvante le gagne. Le champ lexical de l’effroi s’amplifie. Clindor frémit, est à la torture. Son esprit se trouble, sa raison s’égare. La fréquence des adjectifs qualificatifs évoquant la mort traduit et justifie la permanence de ses terreurs qu’un vers condense.

    Clindor est déjà en train de vivre son exécution.

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    B)   L’amour conscient<o:p></o:p>

    L’image d’Isabelle lui apporte toutefois quelque réconfort. Celle-ci joue presque le rôle d’une divinité apaisante. De penser à elle dissipe en effet ses terreurs et rassure son âme, fait s’évanouir son cauchemar. La force de l’amour l’emporte sur la crainte de mourir. Mieux même, l’amour détruit la mort comme le montre cette ultime prière que Clindor adresse à Isabelle : « garde mon souvenir et je croirai revivre ».

    C’est sur ce verbe revivre que s’achève presque le monologue dans un émouvant retournement.

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    III.         Un monologue double qui apparaît comme l’épreuve de vérité<o:p></o:p>

    A)   Une prise de conscience<o:p></o:p>

    L’attente redoutée de la mort provoque chez Clindor une véritable conversion morale. Il découvre, en ces heures tragiques qui ne permettent pas de douter de sa sincérité, les sentiments profonds qui l’unissent à Isabelle. Clindor ne se souvient plus de Lise. Il prend conscience de la gravité de l’existence et de l’importance d’une vraie passion. Il cesse d’être le jeune homme insouciant qu’il était auparavant, prêt désormais à supporter quelques rudes assauts que le malheur ivre pourvu qu’Isabelle ne l’oublie pas.

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    B)   Une épreuve dramatique<o:p></o:p>

    En ce sens, la condamnation à mort de Clindor remplit une fonction éminemment dramatique. Alors qu’il croit toucher à sa fin, c’est un autre homme qui nait. L’action s’en trouve relancée au moment précis où, à son étonnement, s’ouvre la porte de sa cellule.

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    III)        Conclusion<o:p></o:p>

    Ce monologue doit s’apprécier en définitive de deux façons, selon que l’on se met à la place de Clindor ou à celle du spectateur. Pour Clindor, ces instants qui sont censés être les derniers revêtent un caractère tragique. Pour le spectateur qui, lui, est informé des préparatifs de l’évasion, le tragique s’estompe au profit de la pitié qu’il éprouve pour le malheureux. 


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