• Séquence 5 :<o:p></o:p>

    L’art<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Du latin ars qui est équivalent au grec techné.

    L’art au sens originel désigne l’ensemble des procédés permettant de produire un résultat.

    Depuis le XVIII° siècle l’art désigne la création de choses reconnue belles (cf. beaux-arts).

    Dans l’antiquité Platon se posait la question de l’inspiration de l’artiste. Dans l’ion il affirme : « ce n’est pas par un effet de l’art que les poètes disent tant et de si belles choses […] ais par l’effet d’un grâce divine c’est à dire d’un inspiration »

    « Leur poèmes sont l’œuvre des dieux, les poètes n’étant de leur côtés que les interprètes de ces derniers. »<o:p></o:p>

    L’œuvre d’art est-elle créé ou seulement reçu par l’artiste dans un état de possession divine. L’inspiration de l’artiste sollicite l’imagination, la sensibilité et suppose un certain don.

    À la différence de l’inspiration, la production d’une œuvre peut s’expliquer objectivement, rationnellement par l’étude des techniques artistiques de la psychologie de l’artiste et des mouvements socio-culturels auquel il participe.

    On peut se demander quel rapport l’art entretient-il avec le réel ? Quelle est sa fonction, sert-il à imiter la nature à embellir ou à dénoncer ? Peut-on définir l’art par le seul critère du beau ? Quel est le statut de l’art contemporain ?

    <o:p> </o:p>

    I)            L’art et le réel<o:p></o:p>

    1)  La question de l’imitation<o:p></o:p>

    L’imitation suppose la reproduction du réel sensible, et la rencontre de la nature et de la subjectivité de l’artiste. Platon a analysé la fonction de l’imitation dans l’art pictural. L’artiste est un illusionniste qui ne peut produire que des simulacres car il nous détourne du monde intelligible. Il ne produit que des images. Il est comparé à un Homme muni d’un miroir qui nous fait voir le reflet de tout ce qui l’entoure. Platon distingue trois modes de production du lit :

    - la production de dieu qui seul a le droit au titre de « créateur naturel »

    - la production du menuisier qui fabrique un objet concret particulier en s’inspirant de l’Idée universelle de l’objet

    - la production du peintre qui reproduit l’image sensible du lit.

    « Il est l’imitateur de ce dont les deux autres sont l’ouvrier »

    à partir de cette hiérarchie l’art pictural se fait comme une imitation éloignée de la nature de trois degrés.

    La critique de la poésie renforce celle de la nature car le poète est soumis à la partie la plus basse et détourne l’homme de la conduite rationnelle (les raisons de Zeuxis).

    Un rapport avec l’art de la persuasion.

    De plus il critique l’art pictural pour des raisons métaphysiques l’irréel des raisons subjectifs il prend le pas sur l’objectif.

    Vers la fin du V° siècle les sculpteurs grecs ne représentaient pas la singularité d’un tel Homme mais de la beauté.

    Art et beauté sont liés.

    L’art doit imiter le plus fidèlement la nature en respectant les proportions.

    Dans le traité de la peinture il affirme que « la peinture la plus digne d’éloges est celle qui a le plus de ressemblances avec ce qu’elle imite »

    La musique est revalorisée car elle reproduit l’image du Beau en soi par l’harmonie des notes par Platon.

    Aristote est plus nuancé que Platon : elle n’est pas condamnable. Dans la poétique il affirme que « c’est par l’imitation [que l’Homme] acquiert ses premières connaissances, c’est par celle que tous éprouve du plaisir » (plaisir cathartique)

    « La tendance à l’imitation est instinctive chez l’Homme et dès l’enfance. Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l’imitation »

    Il définit la tragédie : « l’imitation d’une action élevé et incomplète, d’une certaine étendue […] imitation qui est en faite par des personnages en action et non au moyen d’un écrit et qui suscitant pitié et crainte opère la purgation des émotion »

    La musique révèle le vouloir-vivre.

    Comme le montrera Freud l’artiste est celui qui sait mettre en scène des désirs inconscients en provoquant une émotion.

    Dans l’art se réalise le processus de sublimation, c’est à dire d’élévation, de déplacement de l’énergie pulsionnelle vers des buts à grandes valeurs sociales.

    L’artiste dévoile toujours sa vérité intérieure dans l’œuvre.

    <o:p> </o:p>

    2)  La quête du vrai<o:p></o:p>

    Pour Hegel l’art n’a pas pour but d’imiter la réalité mais de révéler l’esprit. L’art imitatif est limité dans ses moyens, il est vain, présomptueux :

    « Il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir c’est une caricature de la vie »<o:p></o:p>

    « L’art n’a pas d’autres missions que celle d’offrir à la perception sensible le Vrai dans sa totalité »

    La quête de l’absolu se réalise tout d’abord à travers la médiation de l’art.

    L’art est la révélation de l’absolu sous sa forme intuitive mais l’artiste n’exprime la vérité qu’à travers une œuvre particulière, sensible, concrète.

    C’est pourquoi l’art doit être dépassé par la Religion qui introduit le recueillent comme attitude de l’art.

    Or l’intériorité qui caractérise la conscience religieuse peut être dépassé par la Philosophie qui nous fait prendre conscience de l’absolu au moyen du concept.

    Hegel définit la philosophie comme « la pensée libre qu’est la forme la plus pure du savoir »

    Hegel a dressé une classification des beaux-arts à travers l’Histoire :

    - l’art symbolique (préhistoire de l’art) : l’architecture (c’est une éloge des égyptiens) est l’art de la démesure qui manifeste de la finitude humaine et de l’immoralité divine. Elle a une dimension énigmatique.

    - l’art classique : la sculpture (grecque) où il y a un accord optimal du sensible et du spirituel

    - l’art romantique comprend la peinture qui attire l’attention sur l’intériorité et les sentiments ; la musique « pour que l’intérieur puisse se manifester en tant qu’intériorité subjective les matériaux correspondant […] ne doivent pas être de nature permanente ; la dans est un art rythmique, intemporel et harmonie avec le corps » ; la poésie « l’art universel […] le véritable art de l’esprit, la poésie fait la synthèse de l’intériorité de la peinture et de la subjectivité de la musique »

    <o:p> </o:p>

    II)         Qu’est ce que le beau<o:p></o:p>

    1)  Le beau dans l’art et dans la nature<o:p></o:p>

    Pour Hegel le beau artistique « est supérieur au beau naturel parce qu’il est un produit de l’esprit »

    Kant évoque le beau dans la nature « la nature donne ses règles à l’art par l’intermédiaire du génie »

    Le génie pour Kant est inné il se définit par la talent de produire des œuvres originales dont on ne peut donner de règles déterminées. Le génie n’est pas le résultat d’un apprentissage : « c’est une disposition innée de l’esprit et plus précisément la capacité de créer des idées au moyen de l’imagination » « Grâce à l’imagination le poète ose donner une forme sensible aux idées de la raison »

    Or comme le montre Nietzsche le génie se développe par un travail acharné, l’artiste est comme un bâtisseur.

    Pour Kant « l’art est une production par liberté […] qui place la raison au fondement de ces actions »

    L’art se distingue de la nature, il relève du faire tandis que la nature relève de l’agir qui est instinctif. De plus l’art se distingue de la science comme le pouvoir se distingue du savoir, et la technique de la théorie.

    De plus l’art se distingue de l’artisanat car l’art est libéral tandis que l’artisanat est un « art mercantile » (à la recherche du profit).

    <o:p> </o:p>

    2)  Le gout : le sens esthétique<o:p></o:p>

    Le gout se distingue de l’entendement et de la raison (l’entendement constitue le vrai), tandis que la raison pratique constitue le bien et le gout constitue le beau, donc le jugement de gout se distingue selon Kant du jugement de connaissance. La beauté est subjective elle est un sentiment que j’éprouve devant l’objet.

    De plus le beau se distingue de l’agréable et du bon.

    L’agréable est lié à un plaisir purement sensible (relatif au sens) « ce qui plait aux sens dans la sensation » le beau « est l’objet d’un jugement de gout désintéressé » (indépendant de tout intérêt sensible). De plus le beau se distingue du bon car le bon peut être synonyme d’utile ou devoir moral.

    Le bon relève d’un intérêt rationnel

    C’est pourquoi Kant affirme : « chacun appelle agréable ce qu’il lui fait plaisir, bon se qu’il estime ou approuvée mais le beau est ce qui simplement nous plait »

    Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l’entendement « le beau n’a de valeur que pour les Hommes c’est à dire des êtres d’une nature animale, mais cependant raisonnable »

    En outre le beau peut prétendre à l’universel, si la beauté se ressent elle est aussi communicable en théorie.

    De plus celui qui éprouve « un plaisir esthétique ne peut s’empêcher de juger que la même chose doit être pour chacun la source d’une semblable satisfaction »

    L’Homme postule l’universalité de son jugement de gout.

    De plus le gout a un caractère culturel il s’éduque comme l’a montrer Hegel (le connaisseurisme)

    <o:p> </o:p>

    3)  La question du sublime<o:p></o:p>

    Du latin sublimis qui signifie suspendre en l’air, haut, élevé

    Du point de vue philosophique, le sublime comme le beau plait de façon désintéressé nécessairement et universellement en droit

    Le beau est lié à des objets finis, limités.

    Tandis que le sublime est limité à l’infini de l’univers.

    Le beau est lié au monde sensible, physique, phénoménal.

    Le sublime est lié au monde intelligible, métaphysique, nouménal.

    Le sublime créer un sentiment d’écrasement de l’Homme devant un univers infini dont il n’est qu’une infime parcelle « le silence éternel de ces espaces infini m’effraie » (Pascal)

    Le sublime provoque un désaccord entre l’imagination et l’entendement. Le beau provient d’un accord d’une harmonie entre l’imagination et l’entendement.

    Le beau éveille en nous un sentiment de vie intensifié un sentiment esthétique immédiat il charme, tandis que le sublime provoque un plaisir esthétique différé / médiat « il émeut ».

    <o:p> </o:p>

    4)  La place et le statut de la laideur dans l’art<o:p></o:p>

    Le laid vient de l’allemand leid qui signifie désagréable.

    Le laid serait lié à un désagrégement c’est pourquoi le laid a été banni de l’art puisque la laideur est considéré chez Platon comme un désordre à éliminer.

    La beauté a un sens ontologique et non pas esthétique.

    Il y a une équivalence chez Platon entre le laid, le mal, le faux. C’est pourquoi Socrate critiquait les sophistes qui usait mal de la parole en usant trop de la démagogie et de l’art de la persuasion. Dans Gorgias Socrate affirme que : « commettre l’injuste est non seulement plus laid que la subir mais que c’est aussi mauvais que le laid »

    La laideur a un enjeu éthique. Mais la laideur peut-être assumée dans l’art et peut être un facteur de dénonciation. Elle peut être l’expression de la satire (fonction symbolique). Elle peut être démontrer, transcender, transfigurer. La laideur est remise dans l’art contemporain.

    <o:p> </o:p>

    III)      L’art contemporain en débat<o:p></o:p>

    1)  L’évolution des critères de l’œuvre d’art<o:p></o:p>

    On conçoit traditionnellement que pour distinguer l’œuvre d’art de l’objet artisanal, on peut évoquer la notion d’utilité, l’œuvre d’art n’a pas une fonction utilitaire elle est faite en vue d’être contempler par un public et à la différente d’un objet industriel généralement fabriqué en de multiples exemplaires, elle apparaît comme production unique. Or il faut considérer la statut particulier de l’art contemporain plus précisément celui d’après la seconde guerre mondiale, l’esthétique industrielle et les objets en série met en valeur la crise que traverse l’artiste-artisan (au sens ancien).

    Duchamp crée les ready-made, c’est un art qui se veut le reflet de la société de consommation il provoque une réflexion chez le spectateur.

    C’est un art de l’autodérision qui montre la trivialité et non la noblesse.

    Tout objet issu de la technique peut devenir une œuvre d’art.

    Le pop’art est un mouvement artistique apparu en Grande-Bretagne aux débuts des années 50 et aux États-Unis aux débuts des années 60 qui utilise et détourne les objets liés à la société de consommation en utilisant les codes de la publicité et de la culture populaire.

    On retrouve dans le pop’art toutes les icones de la culture de masse. Les matériaux issus de l’industrie moderne, le plastique et la peinture acrylique. Le pop’art est apparu en réaction contre l’expressionisme abstrait des années 40.

    Ce qui doit passer sur la toile n’est pas qu’une image mais un fait ou une action, le peintre de l’action painting est un visionnaire de la réalité intérieure.

    Le renouvellement infini de la perception à travers l’œuvre d’art.

    Comme l’a montré Bergson l’artiste est celui qui est doté d’une forme d’intuition métaphysique. Comme l’a montré l’approche phénoménologique c’est le spectateur qui crée le sens de l’œuvre d’art.

    Comme le souligne Merleau-Ponty la peinture nous fait naitre au monde et sollicite notre corps en tant que visible et voyant : « ce n’est pas à l’objet physique que mon corps peut être comparé c’est à l’œuvre d’art »

    La peinture offre au regard la texture imaginaire du réel. Dans tous les cas l’art constitue une expérience insolite pour le spectateur comme pour l’artiste.

    <o:p> </o:p>

    IV)      Conclusion<o:p></o:p>

    L’art n’a pas pour seule fonction d’embellir la réalité, le beau n’est pas un critère valable pour caractériser l’art dans toute sa complexité. En effet la laideur peut avoir sa place légitime dans l’art.

    C’est pourquoi il conviendrai mieux de définir l’art comme ce qui nous apprend à voir. Comme l’affirmait Paul Klee : « l’art ne reproduit pas la visible ; il rend visible » ce qui vient des profondeurs de l’être. L’art a en ce sens un enjeu ontologique (Merleau-Ponty).

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire
  • Séquence 6

    La religion<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    La religion est un phénomène humain universel. L’Homme cherche à comprendre le sens de son existence de sa finitude et se pose des questions métaphysiques.<o:p></o:p>

    Quel est le rapport entre la religion et la raison ?<o:p></o:p>

    Peut-on être à la fois philosophe et religieux, scientifique et croyant ?<o:p></o:p>

    En outre la croyance religieuse doit-elle s’appuyer sur un savoir (une révélation, une tradition d’interprétation des textes) ou bien le croyant peut-il établir une forme directe de lien à Dieu.<o:p></o:p>

    Enfin la religion ne peut-elle pas être considéré comme une aliénation pour l’Homme ?<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)            Le sens du sacré et du religieux<o:p></o:p>

    A) L’étymologie incertaine du mot « religion » <o:p></o:p>

    Religion vient du latin religion (croyance, culte, sentiment) et provient soit de relegere (recueillir, rassembler, relire avec soin) Cicéron définit la religion comme « ce qui prend soin du divin et le recueille » soit du reliagare (relier, rattacher) Lactance définit la religion comme ce qui relie les Hommes à une ou des puissances divines (lien vertical) mais c’est aussi ce qui relie les Hommes entre eux en leur donnant une culture commune.<o:p></o:p>

    Plus généralement on peut définir la religion comme un ensemble de croyance de récit, de pratique et de tradition définissant un certain rapport de l’Homme avec le sacré.<o:p></o:p>

    Une religion est différente que l’athéisme (absence de religion) et est différente que l’agnosticisme (pas d’opinion)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) Le sacré et le profane<o:p></o:p>

    Du latin profanus qui signifie celui qui n’est pas consacré, est à la religion, devant le temple)<o:p></o:p>

    Le profane se définit en opposition à la notion du sacré.<o:p></o:p>

    Du latin sacer qui signifie ce qui est séparé des choses profanes, ordinaires, par des interdictions rituels. Durkheim dit « les choses sacrés sont celles que les interdits protègent et isolent »<o:p></o:p>

    Le sacré est ce qui correspond à la religion et au culte et qui est l’objet à la fois de vénération et de crainte car le sacré incarne le mystère de l’inconnaissable.<o:p></o:p>

    Le sacré s’oppose au profane auquel pourtant il donne sens et force car le sacré constitue une vision organisée et globalisante du monde permettant à l’Homme de se situer de façon significative.<o:p></o:p>

    On peut opposer le sacré au profane comme la transcendance s’oppose à l’immanence et comme le domaine du divin s’oppose à celui de l’humain.<o:p></o:p>

    Selon Rudolf Otto le sacré suscite un sentiment d’effroi mais aussi d’émerveillement de l’Homme devant le monde. Le sacré constitue une expérience spontanée individuelle et collective de notre présence au monde. Néanmoins on peut se demander si le rapport collectif au sacré suppose nécessairement la médiation de l’Église (ekklesia en grec qui veut dire assemblée)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  Religion naturelle et religion révélée<o:p></o:p>

    La religion révélée comme le christianisme, l’islam ou le judaïsme suppose la médiation d’un témoignage, la transmission d’un enseignement par des textes sacrés. Par opposition à la religion naturelle et la connaissance de Dieu de façon directe, par la conscience ou la raison (religion des philosophes). <o:p></o:p>

    Dans la religion naturelle on distingue le théisme du déisme :<o:p></o:p>

    - le déisme est la doctrine qui rejette les dogmes révélés en admettant l’existence d’un être suprême dont les attributs sont inconnaissables.<o:p></o:p>

    Voltaire critique le fanatisme, le dogmatisme, il prône un retour à la religion naturelle qui a pour seule culture l’adoration intérieure de Dieu et la soumission à la morale. Il revendique le développement de la raison de l’esprit critique : « il n’y a pas d’autres remèdes à cette maladie épidémique [le fanatisme] que l’esprit philosophique ».<o:p></o:p>

    - le théisme revendiqué par Rousseau admet l’existence d’un dieu unique, cause transcendante du monde dont on peut connaître la nature par la conscience.<o:p></o:p>

    Enfin il est possible d’adopter une position fidéiste (du latin fides), Pascal dit « c’est le cœur qui sent dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi, Dieu sensible au cœur, non à la raison »<o:p></o:p>

    En bref, il est possible d’aborder la religion par le voie de l’intériorité en s’appuyant sur la raison, la conscience ou le cœur. Cette voie comprend un caractère universel. Mais il est aussi possible d’analyser de l’extérieur la religion en expliquant le fait religieux de façon sociologique (Durkheim) ou en cherchant à comprendre les représentations collectives liées à l’inconscient (philosophes du soupçon)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    II)         L’analyse objective et la critique du fait religieux<o:p></o:p>

    A) La religion comme réalité sociale : Durkheim <o:p></o:p>

    Durkheim énonce le principe méthodologique qui doit gouverné le travail du sociologue : « les faits sociaux doivent être traités comme des choses »<o:p></o:p>

    Une chose est « ce qu’on connaît du dehors […] par voie d’observation et d’expérimentation »<o:p></o:p>

    Une idée est « ce que l’on connaît du dedans par un acte d’invitation ou de sympathie »<o:p></o:p>

    Le sociologue devra considérer la diversité des croyances  et des rites comme des faits observables du dehors en se demandant quel est le dénominateur commun à toutes les religions.<o:p></o:p>

    Il se situe dans une problématique évolutionniste en recherchant les forces élémentaires de la vie religieuse dans les sociétés simples comme les tribus.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)  Comment se manifeste le phénomène religieux<o:p></o:p>

    Le fait religieux apparaît toujours sous forme de croyance et de rites, c’est-à-dire de représentations collectives. Il y a un lien intrinsèque entre la croyance (aspect mental) et le rite (aspect pratique)<o:p></o:p>

    Pour Durkheim les rites peuvent avoir plusieurs fonctions :<o:p></o:p>

    - une fonction commémorative qui permet de rattacher le groupe à son passé mythique<o:p></o:p>

    - une fonction expiatoire et cathartique qui permet de conjurer les sorts et de purger les passions.<o:p></o:p>

    Durkheim définit la religion comme « une chose éminemment collective »<o:p></o:p>

    « une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’es-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église tous ceux qui y adhèrent »<o:p></o:p>

    on peut distinguer la religion de la magie : la magie est une forme dérivée de la religion elle n’a pas d’Église et ses pratiques marginalise l’individu.<o:p></o:p>

    La magie peut se rapprocher de l’irrationnel et du surnaturel et peut être opposé à la science.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  Pourquoi le phénomène religieux ?<o:p></o:p>

    Les représentations religieuses sont des figurations symboliques de la collectivité elle-même et les pratiques rituelles en sont les modes d’action : la religion constitue la médiation par laquelle la société se lie à elle-même. La religion est « une expression raccourcie de la vie collective toute entière. L’idée de la société est l’âme de la religion » (Durkheim)<o:p></o:p>

    Les croyances assurent l’intégration des individus aux idéaux collectifs tandis que les rites renforce les liens, les valeurs, et les sentiments communs.<o:p></o:p>

    Ainsi la religion constitue une forme de conscience collective. On peut alors se demander quels sont les mécanismes psychologiques et sociaux inconscient producteurs de religion.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) La religion « soupçonnée » d’aliénation<o:p></o:p>

    a)  La religion comme narcotique (Marx)<o:p></o:p>

    Marx considère que la religion est : « l’opium du peuple », elle console les Hommes de leur misères présentes en leur faisant espérer un au-delà meilleur mais cette espérance ne guérit pas la misère elle ma masque comme une drogue qui endort un malade.<o:p></o:p>

    La religion a une fonction sociale et un fondement anthropologique (l’Homme fait la religion)<o:p></o:p>

    Marx a été influencé par Feuerbach qui considère que « Dieu est le miroir de l’Homme »<o:p></o:p>

    Selon Marx : « le religieux n’est que le reflet du monde réel »<o:p></o:p>

    La critique marxiste de la religion débouche sur la pratique communiste pour supprimer les inégalités sociales.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  La religion comme perversion (Nietzsche) <o:p></o:p>

    Nietzsche critique la morale judéo-chrétienne qui véhicule des valeurs négatives décadentes de culpabilité de mauvaise conscience. C’est la volonté de puissance qui se trouve atteint de perversion. L’Homme se compare à cet être parfait et ne voit plus que ces défauts. Il doit payer ses dettes par des sacrifices pour délivrer l’humanité de cette aliénation, il faut proclamer la mort symbolique de Dieu.<o:p></o:p>

    « Dieu est mort ! Dieu est mort et c’est nous qui l’avons tué »<o:p></o:p>

    Il s’agit d’en fini avec un personnage mythique source de remords, de ressentiments pour l’Homme. Il n’y a pas d’arrière monde, il faut assumer la vie pleinement. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)   La religion comme illusion (Freud)<o:p></o:p>

    La religion répond à un désir de protection d’où la croyance dans « le règne bienveillant de la providence divine ». L’état de vulnérabilité que connaît l’enfant éveille en lui le désir d’être aimer. D’où la croyance en une force protectrice en réponse à ce désir.<o:p></o:p>

    La religion est la névrose obsessionnelle de l’humanité qui dérive du complexe d’Œdipe et du rapport de l’enfant au père.<o:p></o:p>

    Comme toutes névrose elle est faite de la répétition d’actes, de parole, et l’Homme a recourt à des images pour apaiser son angoisse.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Mais la religion même si elle n’est qu’une illusion n’aide-t-elle pas l’Homme à mieux vivre n’est elle pas la promesse d’un bonheur infini.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    III)      L’approche subjective du sentiment religieux<o:p></o:p>

    A) Dieu parle au cœur (Pascal)<o:p></o:p>

    Pascal affirme « misère de l’Homme sans Dieu, félicité de l’Homme avec Dieu » c’est par la foi c’est-à-dire la révélation immédiate de Dieu obtenue par le cœur que l’Homme accède à la plénitude de son existence.<o:p></o:p>

    Pascal entend emporter l’adhésion d’un athée par une forme de calcul de probabilité au service de la foi ne pouvant trancher sur l’existence de Dieu, il faut choisir soit parier pour ou contre l’existence de Dieu soit s’abstenir mais l’abstention est intenable d’un point de vue moral : car nous sommes embarqués car le tragique de l’existence nous oblige à parier. On a infiniment plus d’avantages à parier pour que contre :<o:p></o:p>

    - puisqu’on a autant de chance de gagner que de perdre<o:p></o:p>

    - puisque tout jeu hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude, et néanmoins il hasarde certainement le fini (un enjeu limité) pour gagner incertainement l’infini, sans pêcher contre la raison.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Alors il serai imprudent de ne pas parier pour l’infini, on a donc « rien à perdre, tout à gagner » en pariant pour l’existence de Dieu.<o:p></o:p>

    La conversion de l’Homme à Dieu est la condition de son salut. De plus le postulat de l’existence de Dieu peut être considéré comme le moteur de l’action vertueuse.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) Dieu comme postulat de la raison pratique (Kant)<o:p></o:p>

    La liberté, l’immortalité de l’âme et l’existence de Dieu constitue trois idées métaphysiques ou postulats.<o:p></o:p>

    Il parle de la religion dans les limites de la simple raison en indiquant que la foi peut raisonnablement espérer que quelque chose de bon résultera de la bonne conduite de l’Homme.<o:p></o:p>

    Tant que l’Homme a un penchant faible méchant, il peut néanmoins trouver son humanité dans la vertu.<o:p></o:p>

    Le christ représente le bon principe qui incarne la vertu sublime d’obéissance à la loi et à la mort.<o:p></o:p>

    L’imitation de la moralité du christ permet un progrès infini pour l’Homme. La raison exige que la conversion de l’Homme soit organiser en une Église rationnelle exprimant le désir du royaume de Dieu dans une prière publique. <o:p></o:p>

    On peut distinguer le domaine de la foi, de la croyance du domaine de la science. La foi a une connotation religieuse, elle est subjective mais trouve sa légitimité dans le domaine pratique tandis que la croyance est une opinion subjective relative.<o:p></o:p>

    Par opposition la science est légitime d’un point de vue théorique. La science « est une croyance suffisante aussi bien subjectivement qu’objectivement ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Cependant en voulant rationnaliser la religion ne manque-t-on pas l’essence de la religion. La religion ne relève-t-elle pas plus de l’intuition que de l’intelligence abstraite.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  La nouvelle alliance : l’intuition et l’intelligence (Bergson)<o:p></o:p>

    Les phénomènes humains relève de l’intuition tandis que les lois de la matière sont dégagées de l’intelligence qui opère dans les sciences pour l’analyse et la synthèse.<o:p></o:p>

    « Nous expliquons la nature et nous comprenons la vie psychique » (Dilthey)<o:p></o:p>

    Pour Bergson l’expérience mystique est subjective, elle est du domaine de l’intuition métaphysique or cette expérience mystique ne peut se transmettre, s’expliquer et est de l’ordre de l’inéfatale.<o:p></o:p>

    Il distingue deux types d’expérience religieuse :<o:p></o:p>

    - la religion statique qui désigne l’ensemble des religions primitives et plus largement l’institution religieuse fermée ayant une fonction essentiellement sociale.<o:p></o:p>

    « L’Homo sapiens seul être doué de raison est le seule aussi qui puisse suspendre son existence à des choses déraisonnables.<o:p></o:p>

    La religion statique fournit une assurance contre la dépression et engendre des mythes de survie mais elle maintient la stagnation.<o:p></o:p>

    - la religion dynamique qui coïncide avec l’effort créateur de la vie avec le mysticisme chrétien qui se concrétise dans l’action. Ce sont les héros de la vie morale.<o:p></o:p>

    Ils sont animés par le feu divin, le feu sacré ; ils peuvent aider l’Homme à s’améliorer. Cette émotion « se propage d’âme en âme ».<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Cette religion permet de se transcender.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    IV)      Conclusion<o:p></o:p>

    Malgré le « désenchantement du monde » annoncé par Max Weber, on peut néanmoins évoquer au 21° siècle un retour du religieux. Certes l’Homme peut se détourner des textes sacrés pour saisir le monde à travers un langage logique, mais il demeure en lui un besoin métaphysique. La religion peut apporter une réponse à ce besoin.<o:p></o:p>

    Ainsi la religion renvoie avant tout à l’expérience vécue intransmissible. Elle concerne l’individu dans son être total dans son cœur et sa raison. La religion est un droit et ne peut s’imposer par la force d’où la laïcité qui est le plus précieux héritage des lumières.<o:p></o:p>

    Comme le soutient Frédéric Lenoir « quelque soit nos croyances l’important n’est-il pas de cultiver et de promouvoir ses valeurs universelles qui nous unissent et dont déprend l’avenir de toute l’humanité, la justice, la liberté, l’amour ? »<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Séquence 7<o:p></o:p>

    La raison et le réel<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    La raison vient du latin ratio (calcul, compte) et du grec logos (étude)<o:p></o:p>

    L’opinion vient du latin opinio (croyance) et du grec doxo (opinion commune)<o:p></o:p>

    La vérité vient du latin veritas et du grec aletbeia (dévoilement, la levée du voile)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La vérité s’oppose à l’erreur (représentation non adéquate de l’objet)<o:p></o:p>

    La vérité s’oppose au mensonge (domaine moral)<o:p></o:p>

    La vérité s’oppose à l’illusion [vient de illudere se moquer de] (point de vue existentialiste)<o:p></o:p>

    C’est seulement à partir du XIX° siècle avec Nietzsche que l’illusion acquiert une fonction positive, vitale, de même Freud.<o:p></o:p>

    En outre, on peut affirmer que les choses sont en elle même ni vraie ni fausse. Ce sont les idées que nous avons des choses et les jugements que nous fermons sur elle qui sont vrais ou faux.<o:p></o:p>

    Et si la vérité est l’œuvre du jugement et donc de la raison peut-on dire que l’opinion ne joue aucun rôle dans la recherche de la vérité.<o:p></o:p>

    On pourra se demander si la recherche de la vérité et de la connaissance suppose nécessairement un rejet de l’opinion ou bien si elle peut d’une certaine manière tirer profit de l’opinion en la dépassant c’est à dire en la considérant comme un premier degré de connaissance. Autrement dit l’opinion constitue-t-elle pour la connaissance un obstacle ou un moyen.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)            La raison et l’opinion<o:p></o:p>

    1)  Le préjugé, l’opinion et le jugement<o:p></o:p>

    Le préjugé renvoi au degré le plus bas de la rationalité car il ne sollicite pas la conscience.<o:p></o:p>

    Il y a un danger du préjugé qui peut être source de violence, de passivité, d’hétéronomie (contraire d’autonomie)<o:p></o:p>

    - l’opinion est un degré un peu plus élevé car elle suppose une réflexion empirique qui ont une utilité concrète mais elle a quelques faiblesses pour le domaine épistémologique et scientifique car elle a une valeur relative particulière et contingente par opposition à la science qui est universelle absolue et nécessaire.<o:p></o:p>

    - le jugement seul permet de distinguer le vrai du faux, le bien du mal et d’établir une connaissance universelle, il sollicite notre raison, notre penser (« penser c’est juger » Kant)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2)  La dialectique platonicienne de la connaissance<o:p></o:p>

    La dialectique socratique peut se définir comme l’art du dialogue et de la discussion « se connaître c’est se ressouvenir ». <o:p></o:p>

    Chez Platon la dialectique désigne la démarche par laquelle l’Homme s’arrache à la connaissance sensible pour parvenir sensiblement à la connaissance des Essences ou idées dans le monde intelligible.<o:p></o:p>

    Elle comprend 3 moment : la dialectique ascendante, contemplante et descendante.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    A)  La dialectique ascendante<o:p></o:p>

    Elle est illustrée chez Platon par le mythe et l’allégorie de la caverne.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Polycopié<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Niveaux<o:p></o:p>

    Type de connaissances<o:p></o:p>

    Objet de conscience<o:p></o:p>

    Monde concerné<o:p></o:p>

    Science (épistème)<o:p></o:p>

    Conscience rationnelle intuitive (noétique)<o:p></o:p>

    Idée du bien anti pathétiques<o:p></o:p>

    Idées / essences<o:p></o:p>

    Monde intelligible (conçu) ou « monde du jour »<o:p></o:p>

    Conscience rationnelle discursive (dianoétique)<o:p></o:p>

    Objets mathématiques<o:p></o:p>

    Opinion (doxa)<o:p></o:p>

    Croyance<o:p></o:p>

    Objets sensibles <o:p></o:p>

    Monde sensible (perçu) ou « monde de la caverne »<o:p></o:p>

    Imagination <o:p></o:p>

    Ombre des objets sensibles<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Schéma de la dialectique ascendante<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La dialectique ascendante décrit le passage du monde de l’opinion au monde de la science.<o:p></o:p>

    a)   Le monde de l’opinion<o:p></o:p>

    C’est une représentation trompeuse du réelle, elle concerne les objets sensibles et comporte deux niveaux : <o:p></o:p>

    - l’imagination (elle ne connaît que les ombres et images des objets sensibles. L’imagination est le degré le plus bas du monde sensible [confusion et imprécision])<o:p></o:p>

    - elle connaît les objets eux-mêmes avec la sensibilité or nos sens nous trompent (exemple : illusion d’optique). Le monde sensible est discrédité.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)   la rupture nécessaire entre le monde de l’opinion et le monde de la science<o:p></o:p>

    Le monde intelligible ne saurait émaner du monde sensible de même que le parfait ne saurait émaner de l’imparfait c’est pourquoi l’âme doit s’isoler « le plus complétement en elle même en voyant promener le corps [et rompre] tout commerce et tout contact avec lui pour essayer de saisir le réel. » Platon<o:p></o:p>

    Le corps est une entrave et une connaissance véritable.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    c)    La science<o:p></o:p>

    Il est nécessaire pour l’Homme de franchir des paliers dans le monde intelligible :<o:p></o:p>

    - la connaissance rationnelle<o:p></o:p>

    - discursive mathématique<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La connaissance mathématique fondée sur le raisonnement et la logique possède une certaine rigueur mais demeure imparfaite. Le géomètre a recours a des figures sensibles pour représenter les objets géométriques. <o:p></o:p>

    De plus le raisonnement mathématique est prisonnier des hypothèses de départ, raisonnement hypothético-déductif.<o:p></o:p>

    Des vérités auxquelles il parvient sont hypothétiques et relatives aux hypothèses de départ. Or ce qui intéresse Platon c’est atteindre la vérité absolue d’où le degré à franchir la connaissance rationnelle intuitive ou noétique qui permet de connaître les idées. Elle permet de remonter en déca des hypothèses. Connaissances anhypothétique (sans hypothèses). Elle trouve dans le monde des idées le fondement des hypothèses « l’âme va de l’hypothèse au principe absolu » Platon.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B)  La dialectique contemplante<o:p></o:p>

    Une fois parvenu dans le monde intelligible le philosophe va contempler activement le monde des idées en prenant conscience de l’articulation des idées. Il y a autant d’idées qu’il y a de noms communs. Il y a une idée de chaque type d’objet.<o:p></o:p>

    Le philosophe s’aperçoit de la rationalité du monde fut éligible, il est a ce titre dialecticien. « Le dialecticien [est] celui qui atteint à la connaissance de l’essence de quelque chose » Platon<o:p></o:p>

    Le philosophe est celui qui mesure l’ensemble de la connaissance et qui peut en déterminer les degrés.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  La dialectique descendante<o:p></o:p>

    Lorsque le philosophe a acquis une connaissance suffisante du monde des idées, il a le devoir de redescendre dans le monde sensible (représenté par la caverne). Il doit libérer les autres Hommes encore enchainés au monde sensible et comme seuls à détenir le savoir ils peuvent diriger la cité et déclare se servant de la raison.<o:p></o:p>

    Les philosophes s’opposent au tyran qui demeure en proie à leurs passions, à la partie la plus basse de leurs âmes, la sensibilité<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  L’opinion considérée comme un obstacle a surmonté d’un point de vue épistémologique<o:p></o:p>

    Bachelard oppose l’esprit scientifique à l’esprit poétique car le chercheur ne doit pas s’émerveiller devant le réel en utilisant son imagination, se sensibilité, il doit au contraire avoir une distance critique vis à vis du réel. Il doit aussi se défaire des préjugés, des dons, des opinions, des obstacles épistémologiques.<o:p></o:p>

    Seule la raison peut produire des concepts dans une visée universelle. Il faut procéder a une purgation de nos passions : catharsis intellectuelle. Il faut également procédés à une psychanalyse de la connaissance de tout ce qui est de l’ordre de la subjectivité. Le fait scientifique n’est jamais donné de façon immédiate, brute toujours construite de façon médiate pas des outils conceptuels et techniques.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    II)         Raison et vérité<o:p></o:p>

    1)  Du bon usage de l’intuition et de la déduction<o:p></o:p>

    Descartes s’inscrit dans la continuité de Platon il défend une thèse rationaliste. La raison permet d’atteindre la vérité universelle.<o:p></o:p>

    Descartes situe l’origine des idées en dieu qui sème en l’esprit les idées innées. Il défend une position innéiste.<o:p></o:p>

    Les idées vraies claires ou distinctes sont des idées innées (l’idée de Dieu de l’esprit du corps, du triangle et de façon générale toutes celles qui représente des essences vraies et invariables).<o:p></o:p>

    L’Homme accède à des idées innées grâce à l’intuition intellectuelle.<o:p></o:p>

    « L’intuition est la conception d’un esprit pur et attentif […] qui nait de la seule lumière de la raison et qui, étant plus simple, est par suite plus sure que la déduction même »<o:p></o:p>

    L’intuition est un mode d’accès immédiat à la vérité tandis que la déduction est un mode d’accès médiat à la vérité qui s’appuie sur l’association des idées.<o:p></o:p>

    L’esprit peut former des idées adventices à partir de l’expérience. Descartes dit que ces idées adventices « semble être étrangère et venir de dehors »<o:p></o:p>

    Les idées factices : l’esprit utilise des éléments fournis par des éléments adventices et les combine par l’imagination. L’esprit crée des êtres chimériques comme le centaure, la sirène, le cheval ailé.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2)  Vérité absolue et vérité relative<o:p></o:p>

    a)  L’idéal platonicien de la vérité absolue<o:p></o:p>

    Pour Platon la vérité est atteinte au terme de la dialectique ascendante de la connaissance qui suppose que l’âme se détache de la corruption du corps. C’est par la théorie de la réminiscence que l’âme atteint la vérité.<o:p></o:p>

    Pour Platon l’âme est immortelle dans sa partie rationnelle elle a donc contempler la vérité dans le monde des idées avant d’être incarnés dans le corps, c’est dans le dialogue en général et la maïeutique en particulière que l’esprit ressort d’un savoir antérieur.<o:p></o:p>

    Pour Socrate la recherche et le savoir ne sont au total que réminiscence.<o:p></o:p>

    Le dialogue fait émerger une vérité en commun.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  La vérité comme « erreur rectifiée » (Bachelard)<o:p></o:p>

    Bachelard soutient le caractère relatif dialectique et mouvant de la vérité. Il affirme de « il n’y a pas de vérité première, il n’y a que des erreurs premières »<o:p></o:p>

    La thèse de Bachelard sera reprise par Popper et il affirme que « nos erreurs peuvent être instructives, d’un point de vue pédagogique et épistémologique » <o:p></o:p>

    L’erreur est toujours la marque d’une audace d’une prise de risque d’une remise en question de certaines théories, idées.<o:p></o:p>

    On rejoint le concept des coupures épistémologiques de Bachelard.<o:p></o:p>

    En outre selon Popper les théories doivent être falsifiables en puissance. Pour cela on doit faire des tests empiriques et cruciaux.<o:p></o:p>

    Selon Popper « un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfutées par l’expérience »<o:p></o:p>

    Il y a un dialogue qui s’instaure entre la théorie et l’expérimentation « le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider de la réfuter ou encore de la tester »<o:p></o:p>

    Popper analyse l’expérience du point de vue critique, l’expérience peut servir à dire « non » c’est à dire à rejeter des théories erronées d’où sa thèse falcificacioniste : « la falsifiabilité, et non la vérifiabilité d’un système, qu’il faut prendre comme critère de démarcation » entre sciences et non sciences.<o:p></o:p>

    La pseudoscience est une « théorie vague » comme l’astrologie.<o:p></o:p>

    Les astrologues formulent à la manière des devins leur « interprétation et prophéties de manière suffisamment vague pour faire bon marché ».<o:p></o:p>

    Une théorie scientifique véritable doit être précise exacte pour en courir le risque de la réfutation.<o:p></o:p>

    Seul le concept comme l’a montré Hegel peut produire le savoir universel. Popper critique également les théories qui explique tout comme la psychanalyse et le marxiste. Freud raisonne par induction en postulant que l’inconscient est la cause invisible de symptômes échappant à la conscience.<o:p></o:p>

    Le marxisme est une forme de dogmatisme et d’historicisme. Selon Popper il est faux de croire que le futur est conditionné par le présent. De plus les marxistes attribuent automatiquement la position d’un adversaire à ces préjugés de classe.<o:p></o:p>

    D’où la conclusion de Popper « une théorie qui n’est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvu de caractère scientifique, pour les théories l’irréfutabilité n’est pas (comme on l’imagine souvent) vertu mais défaut »<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    3)  Vérité formelle et vérité matérielle<o:p></o:p>

    La vérité formelle ou logique consiste dans l’accord de la pensée avec elle-même.<o:p></o:p>

    Cette vérité formelle est l’accord d’une connaissance avec les lois universelles de l’entendement et de la raison.<o:p></o:p>

    La vérité formelle caractérise seulement la cohérence d’énoncés non empirique.<o:p></o:p>

    La vérité matérielle ou objective, consiste dans l’accord de la pensée avec les données de l’expérience « la vérité matérielle doit consister dans l’accord d’une connaissance avec un objet déterminé auquel elle est rapportée »<o:p></o:p>

    Le phénomène s’oppose à la chose en soi d’un point de vue empirique. <o:p></o:p>

    Ex : les sciences physiques et expérimentales cherchent à établir des vérités matérielles en se confrontant à la réalité vécue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    III)      Conclusion<o:p></o:p>

    On peut dire que l’opinion peut avoir une utilité dans la vie quotidienne car elle nous renseigne sur la nocivité des choses pour nous. Mais l’opinion demeure subjective particulière instable dans le domaine épistémologique.<o:p></o:p>

    Mais il faut éviter de tomber dans le dogmatisme qui enferme l’Homme dans des certitudes absolues.<o:p></o:p>

    Le scepticisme à l’opposé du dogmatisme n’est pas un point de vue en science.<o:p></o:p>

    Le scepticisme nie la possibilité de connaitre avec certitude la réalité telle qu’elle est en soi (cf. pyrron)<o:p></o:p>

    Il semble plus prudent en science d’adopter une position intermédiaire qui est le criticisme. Dans tous les cas la raison demeure l’instrument principal au service de la vérité et de l’opinion.<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Séquence 8<o:p></o:p>

    La matière et l’esprit<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    La matière est ce que l’on perçoit (de materia, mater : mère, souche des arbres / de hylé : tronc de l’arbre, le bois, la charpente, matière première)<o:p></o:p>

    La matière première est indéterminé et se caractérise par sa qualité tactique, tangible et plastique.<o:p></o:p>

    La matière renvoie à tout ce que l’on peut percevoir hors de nous et qui agit sur nos sens. Au sens scientifique la matière relative constitutive des corps. La substance dont ils sont faits.<o:p></o:p>

    L’esprit au sens métaphysique renvoie à la faculté de penser à la chose pensante, à la chair. Il peut renvoyer à l’intelligence dans la psychologie.<o:p></o:p>

    La matière et l’esprit s’oppose et se complète pour former l’ensemble du réel. Si la matière et l’esprit désignent deux genres de la réalité s’oppose-t-il vraiment comme le concret s’oppose à l’abstrait (position dualiste)<o:p></o:p>

    Ne faut-il pas plutôt considérer la prépondérance de l’esprit sur la matière et concevoir cette dernière comme un aspect de l’esprit idéaliste. Dans une perspective moniste (un seul) ne peut-on pas réduire la matière à l’esprit (spiritualisme). Autrement dit, y a-t-il consubstantialité, unicité de la matière et de l’esprit<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    I)            Matière et forme<o:p></o:p>

    A) La substance et l’accident<o:p></o:p>

    La substance vient de substancia : être essence<o:p></o:p>

    C’est une réalité permanente qui sert de support (ou de substrat) aux qualités d’attribut ou d’accident.<o:p></o:p>

    La substance renvoie en métaphysique à ce qui est conçu par soi et non par autre chose.<o:p></o:p>

    Ça peut être la définition d’une chose.<o:p></o:p>

    L’accident est le participe présent de accidere : ce qui arrive, ce qui survient.<o:p></o:p>

    D’un point de vue métaphysique c’est ce qui existe non en soi même mais en une autre chose.<o:p></o:p>

    Il désigne aussi ce qui peut être modifié ou supprimé sans que la chose elle même ne disparaisse.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)  L’hylémorphisme<o:p></o:p>

    Selon Aristote, le cosmos géocentrique comprend le monde supralunaire et le monde sublunaire. Aristote ne discrédite pas comme Platon le monde supralunaire et il cherche à définir les catégories de l’évolution du vivant.<o:p></o:p>

    De plus tout être relevant du cosmos peut s’expliquer par les deux principes corrélatifs que sont la matière et la forme.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  La théorie des quatre causes<o:p></o:p>

    Aristote étudie dans la physique les causes de changements dans la nature et les causes le permettant.<o:p></o:p>

    La cause matérielle : ce dont une chose est faite (la statue d’Apollon faite en bronze)<o:p></o:p>

    La cause formelle : c’est la forme immanente à la chose ou la figure représenté (Apollon)<o:p></o:p>

    La cause efficiente : c’est le moteur de la transformation (le sculpteur grec Phidias)<o:p></o:p>

    La cause finale : le but visée, la raison d’être de la chose (représenter la beauté)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) La puissance et l’acte<o:p></o:p>

    Matière et forme s’oppose comme la puissance à l’acte (totalement achevé)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)  La matière n’est saisissable que par comparaison (Aristote)<o:p></o:p>

    Aristote utilise l’induction comme structure du jugement pour se représenter la matière. Il va analyser la matière comme constituant de base de toute chose.<o:p></o:p>

    « Ce que l’airain est à la statue ou le bois au lit telle est la matière par rapport à la réalité physique »<o:p></o:p>

    « La matière c’est le support, j’appelle matière le substrat premier de chaque chose à partir duquel elle provient et qu’il lui reste immanent »<o:p></o:p>

    La matière est inconnaissable par elle-même elle est toujours analysée dans son rapport à la forme.<o:p></o:p>

    La forme c’est pour la statue la figure représentée, la détermination essentielle.<o:p></o:p>

    La forme permet de définir l’essence déterminée de la chose.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  L’âme est l’acte du corps<o:p></o:p>

    « L’âme est la forme d’un corps naturel ayant la vie en puissance » Aristote<o:p></o:p>

    L’âme est dite la forme du corps<o:p></o:p>

    « L’âme est  la forme ou l’acte du corps dont c’est la nature de pouvoir vivre »<o:p></o:p>

    Il distingue trois types d’âme :<o:p></o:p>

    - l’âme végétative (propre aux végétaux et permet la nutrition, croissance, reproduction)<o:p></o:p>

    - l’âme sensitive et motrice (propre aux animaux, à l’homme)<o:p></o:p>

    - l’âme intellectuelle et raisonnable (propre à l’Homme seulement permet la réflexion, introspection)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La philosophie scolastique, médiévale définit la matière comme indifférencié et inconnaissable par elle-même.<o:p></o:p>

    Depuis Aristote la matière est conçue comme un principe passif, négatif, quantitatif en opposition à la forme actif, positif, qualitatif<o:p></o:p>

    Or ne faut-il pas considérer la supériorité de la matière sur l’esprit dans une perspective matérialiste.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    II)         Matérialisme, idéalisme, spiritualisme<o:p></o:p>

    A) Le matérialisme<o:p></o:p>

    Au sens philosophique, le matérialisme renvoie à une attitude qui se caractérise par le recours exclusif à la notion de matière pour expliquer la totalité des phénomènes du monde physique et moral.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)  L’atomisme antique : le sensualisme épicurien<o:p></o:p>

    Le matérialisme est apparu chez les penseurs présocratiques.<o:p></o:p>

    Pour Démocrite « la matière est constitué d’une multitude de petit corps invisible, indivisible et éternel » (les atomes viennent du grec atomos : qu’on ne peut pas diviser)<o:p></o:p>

    Épicure a analysé les corps composés d’atomes c’est une partie du corps « l’âme est un corps composé de particules subtiles, qui est disséminé dans tout l’agrégat constituant notre corps et qui ressemble de plus à un souffle mêlé de chaleur »<o:p></o:p>

    Les dieux vivent dans les intermondes, ils n’interférent pas dans al vie des Hommes.<o:p></o:p>

    Les atomes chutent de façon légèrement oblique, c’est la théorie du clynamen, elle permet de réconcilier la notion de déterminisme et de hasard (contingente). <o:p></o:p>

    Les épicuriens s’opposent aux stoïciens qui pensaient qu’il était régit par le déterminisme absolu.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  Le mécanisme : la nature est l’univers régi par des lois<o:p></o:p>

    La révolution mécaniste se situe dans le premier tiers du XVII° siècle. Descartes précise l’enjeu de cette philosophie pratique qui se rend maitre et possesseur de la nature par la connaissance de l’étendue et des lois du mouvement.<o:p></o:p>

    Descartes montre l’impuissance des sens.<o:p></o:p>

    C’est l’entendement ou raison qui permet de connaître l’essence de la matière « sa perception […] n’est point une vision et un attachement ni une imagination […] mais seulement une inspection de l’esprit »<o:p></o:p>

    La cire est considérée comme res extensa car on ne peut pas définir l’essence de la matière.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    B) L’idéalisme<o:p></o:p>

    L’idéalisme s’oppose au matérialisme.<o:p></o:p>

    Il va concevoir que tout est esprit ou que tout dépend de l’esprit.<o:p></o:p>

    Chez Platon, un lit matériel trouve son origine dans l’Idée du lit, et tout le monde sensible dépend du monde intelligible et du démiurge qui met la matière en ordre. Il représente un dualisme idéaliste : deux principes existent (la matière et l’esprit) mais c’est l’esprit qui domine la matière qui est le principe premier. Cette conception suppose de dédoubler la réalité et de chercher derrière les apparences sensibles du monde matériel, la vérité idéale.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)  La théorie de la vision en Dieu et de l’occasionalisme : Malebranche<o:p></o:p>

    Malebranche a été influencé par Saint Augustin. C’est en Dieu lui-même que nous pouvons apercevoir les idées intelligibles donc nous connaissons de façons claires et distinctes les choses matérielles par une vue directe de l’essence de Dieu.<o:p></o:p>

    La raison qui éclaire l’Homme est la sagesse de Dieu même. C’est par l’attention que nous accédons à la vérité intérieure.<o:p></o:p>

    De plus Dieu est considéré comme la cause efficiente ou efficace de tous les phénomènes se produisant dans la nature<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  L’immatérialisme : la théorie de Berkeley<o:p></o:p>

    La doctrine immatérialiste « c’est celle qui nie la matière et l’existence absolue des choses corporelles »<o:p></o:p>

    Il critique le scepticisme, l’athéisme et le matérialisme. La matière ne peut exister indépendamment de l’esprit. L’être des choses sensibles ne réside que dans l’être perçu « être c’est être perçu »<o:p></o:p>

    Dieu est le siège de toutes les idées omniscientes, c’est l’esprit infini, omniprésent qui perçoit toute chose. Les éléments qui composent notre univers n’ont aucune existence en dehors de l’idée que nous en avons. Il est impossible d’abstraire, d’isoler les idées en faisant abstraction des sensations.<o:p></o:p>

    Berkeley prône un monisme idéaliste puisque toute réalité est spirituelle.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    C)  Le spiritualisme<o:p></o:p>

    Le spiritualisme qualifie toute doctrine qui reconnaît à la fois l’autonomie et la supériorité de l’esprit. Bergson soutient une sorte de positivisme spiritualiste.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    a)    Matière et vie : la théorie de « l’élan vitale » de Bergson<o:p></o:p>

    La matière n’est qu’une apparence inerte car elle est traversée par un élan vitale, une essence psychique.<o:p></o:p>

    De plus l’élan vital permet une impulsion originelle de création qui invente des formes de complexité croissante pour finir chez l’animal en instinct et chez l’Homme en intuition.<o:p></o:p>

    L’intelligence est statique, elle est faite pour la technique, la création d’outils. Elle permet la représentation mentale du temps.<o:p></o:p>

    Pour Bergson l’intelligence est « la faculté de fabriquer des objets articuler et en particulier des outils à faire des outils »<o:p></o:p>

    Par opposition à l’intelligence l’intuition métaphysique est la sympathie par laquelle on se transporte à l’intérieur d’un objet pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et par conséquent d’inexprimable.<o:p></o:p>

    La matière c’est de l’esprit retombé inversé : « la physique est simplement du psychique inverti »<o:p></o:p>

    L’origine de la matière c’est la vie comme pur élan de conscience. Bergson soutient un vitalisme spiritualiste.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    b)  Matière et énergie : Einstein et Infeld<o:p></o:p>

    La matière en physique désigne tout ce qui occupe un certain volume et possède des propriétés de gravité et d’inertie. La matière est l’un des quatre concepts prédéfinis de la physique avec l’énergie, l’espace et le temps.<o:p></o:p>

    En physique classique la matière et l’énergie étaient considérées comme deux phénomènes indépendants. Cependant la théorie de la relativité d’Einstein a permis de regrouper ces deux concepts par la relation d’égalité e = mc2<o:p></o:p>

    De plus la physique quantique a également bouleverser notre conception de la matière pour un observateur toute particule n’est que l’expression d’un champ occupant tout l’univers. Ainsi la matière a son stade ultime de particule élémentaire peut être considéré comme une perturbation de l’espace-temps.<o:p></o:p>

    À ce niveau de description la matière est réduite à un ensemble de chiffres déterminant son interaction avec l’univers qui l’entoure (masse, charge électrique…) <o:p></o:p>

    Pour Kant la matière n’est qu’une idée de la raison qui permet d’avoir une vision ordonnée et cohérente du monde, elle atteste le besoin d’une approche métaphysique des choses au-delà des sciences.<o:p></o:p>

    Selon Kant, on ne connaît pas la matière en soi mais sous des formes particulières ou par ses manifestations objectives (lois physiques ou chimiques).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    III)      Conclusion<o:p></o:p>

    La matière est un concept fuyant du domaine dynamique du relatif et du mouvant. Avec la physique quantique la matière ne se définit plus comme un fait permanent mais comme un événement qui se manifeste.<o:p></o:p>

    D’après Monnoyer « la matière n’existe plus en tant que telle, mais dans le contexte de ces propriétés ». Par conséquent les deux concepts clés pour penser la matière sont ceux de champ et d’énergie. La matière est un réservoir d’énergie qui se manifeste dans un espace qui est lui même un champ d’énergie. La matière n’est plus une chose, mais elle est le résultat d’un processus d’échange d’énergie.<o:p></o:p>


    votre commentaire